LE MATIN
29 Avril 2011
À 16:00
Observateur assidu des mœurs et des comportements de la population de son pays, l'écrivain Fouad Laroui effectue un véritable travail de sociologue quant il s'agit d'en rendre compte. À chaque fois, il nous revient avec des livres qui dénotent l'acuité de son regard et son sens de l'analyse. La dernière thématique qu'il a décidé de soumettre à sa loupe de chercheur concerne la diversité ou plutôt la multiplicité linguistique au Maroc et son impact sur les Marocains. Devant cette variété des langues, le Marocain ne sait à quel saint se vouer. D'emblée, l'auteur place le lecteur au cœur de cette problématique.
On peut lire dans l'introduction : « Les Marocains se trouvent confrontés, dès leur petite enfance, à plusieurs langues : la langue maternelle (dan le sens de : la première langue que l'enfant apprend, la langue de la mère, des parents, des premières années…), qui peut être l'arabe dialectal marocain (la darija) ou le berbère/tamazight (plus précisément une des variantes marocaines du berbère, tarifit du Rif, tamazight du Moyen Atlas, tachelhit du Souss). Plus rarement, ça peut être le français, dans le cas d'enfants de couples mixtes ou de couples très francisés ».
À toutes ces langues s'ajoutent celles qui sont enseignées dès les premières années de la scolarisation, à savoir l'arabe classique, le français et ensuite l'anglais. Entre les matières enseignées en arabe et d'autres en français, cette multiplicité s'opère au cœur d'un système éducatif défaillant où se succèdent réformes et contre-réformes pour jeter l'apprenant dans le désarroi le plus total.
Et l'auteur de s'interroger sur les légitimités de telle ou telle langue pour la poésie, la littérature ou encore la vie quotidienne des Marocains.