Corticoïdes, anti-inflammatoires, anxiolytiques… n'ont pas que des bienfaits sur la santé. La vigilance doit être de mise.
LE MATIN
06 Janvier 2011
À 17:57
Un médicament, est censé guérir ou du moins soulager un malaise. Et quand il devient nocif, on se met à douter de sa réelle efficacité, voire de sa raison d'être. Néanmoins, la véritable question à se poser est de savoir si on l'a utilisé comme il fallait, sans dépasser la dose prescrite et après avoir bien lu la notice. Les effets secondaires, ça vous dit quelque chose ? Et bien ce sont ces effets qui peuvent être à l'origine de malaises plus ou moins banals. Dans les cas extrêmes, ils peuvent nécessiter une hospitalisation d'urgence. Antidouleurs, anticoagulants, anxiolytiques ou autres diurétiques ou corticoïdes présentent la propriété première de soulager les douleurs, mais ils ne sont pas sans risque pour votre santé.
Mais avant d'aborder les répercussions de certains médicaments sur la santé, sachez tout d'abord « qu'aucun médicament n'est dépourvu de risque et que tous ont des effets secondaires, pouvant être parfois mortels », comme le souligne l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Et de préciser : « Toutes les populations du monde sont touchées par les effets indésirables. Dans certains pays, les dépenses qu'ils entraînent, frais d'hospitalisation, de chirurgie, perte de productivité, dépassent le coût des médicaments. Il est possible d'éviter au moins 60% des effets indésirables.» Ainsi, les anti-inflammatoires qu'on utilise pour soulager la douleur, la fièvre et l'inflammation peuvent causer une irritation de la muqueuse de l'estomac capable d'aller jusqu'à l'ulcère ou la perforation. Ce mal peut se présenter sous forme de brûlures d'estomac, de ballonnements, de diarrhée ou constipation ou de douleurs abdominales… Dans ce cas, n'hésitez pas à consulter votre médecin.
Autre type de médicament très consommé et non moins nocif, le paracétamol, généralement utilisé comme antidouleur. Comme on y a recours le plus souvent, il faut être vigilant quant à la dose ingurgitée. Quand il est utilisé avec excès, le risque qu'il altère votre foie est plus élevé. Il a, en effet, causé la mort, par hépatite, de nombreuses personnes. D'une manière générale, l'abus et l'usage prolongé d'antalgiques peut entraîner des lésions rénales et des céphalées chroniques. Nausées, vomissements, douleurs abdominales… sont autant de signes qui doivent vous alarmer. En plus des dangers qu'ils représentent pour le système digestif, certains produits pharmaceutiques peuvent atteindre les os. Les traitements prolongés de corticoïdes entraînent un risque fréquent d'ostéoporose dont les signes sont notamment des maux de dos, la perte de quelques centimètres (tassements des vertèbres)… Dans certains cas, certes plus graves, c'est la fracture qu'ils engendrent (vertèbres, col du fémur et poignet). Toutefois, il n'y a pas que les médicaments qui soulagent les maux physiques qui peuvent s'avérer dangereux, les anxiolytiques, utilisés contre l'anxiété, ne font pas que du bien à votre santé. A long terme, ils peuvent créer une accoutumance, une dépendance et des pertes de mémoire. S'ils produisent des effets rapides de soulagement de la tension anxieuse, physique et psychique, ils ont, à côté, plusieurs inconvénients : somnolence parfois excessive (donc risque d'accident, en voiture surtout), troubles de la mémoire, troubles de l'équilibre avec risques de chutes. Les signes de troubles : somnolences, troubles de la mémoire, diminution de la concentration, confusion, irritabilité, chutes.
Et dernier conseil mesdames, ne laissez pas l'envie de perdre des kilos vous enliser dans d'interminables et encore plus graves problèmes de santé. Les diurétiques, utilisés initialement contre l'hypertension artérielle et l'insuffisance cardiaque risquent de provoquer une hypokaliémie (manque de potassium dans le sang) et entraîner des troubles du rythme cardiaque parfois mortels. Certaines femmes en détournent l'usage pour se débarrasser des kilos en plus s'exposant ainsi aux risques d'hypotension, d'asthénie, d'insuffisance rénale… Alors, pensez à tout cela avant de vous jeter sur les médicaments comme des forcenés.
Typologie des effets indésirables
Selon leur origine, on distingue différents effets secondaires : latéraux, toxiques ou indésirables. Les effets latéraux ne sont pas les effets thérapeutiques recherchés, mais des effets inévitables qui surviennent aux doses normales chez tous les sujets. Par exemple, les antihistaminiques utilisés lors des allergies entraînent quasiment tous de la somnolence. Les effets toxiques, eux, sont également inévitables mais ne surviennent que lors d'un surdosage. Quant aux effets indésirables, ce sont des effets imprévisibles qui apparaissent aux doses normales chez certains patients. Leur survenue est plus fréquente lorsque plusieurs médicaments sont associés. L'OMS contribue à la sécurité mondiale des médicaments au moyen de son Programme international de pharmacovigilance, mis en place dans les années 1960. Dans le cadre de cet effort de coopération, les États membres et l'OMS travaillent ensemble pour déterminer les liens possibles entre l'utilisation d'un médicament et des effets secondaires. Près d'une centaine de pays ont mis en place des systèmes nationaux de notification des effets indésirables à la base de données gérée par le Centre collaborateur de l'OMS, l'Uppsala Monitoring Centre. Lorsque des signaux révélateurs d'effets indésirables des médicaments apparaissent, l'OMS communique les résultats à tous ses États membres.