Fête du Trône 2006

Le PPS veut bien vendre sa plateforme

Le PPS ne lésinera pas sur les moyens pour la présentation de sa plateforme électorale. Une rencontre nationale y sera dédiée à Rabat soit le 15 ou le 22 octobre prochain, confie au Matin M'hammed Grine, membre du Bureau politique. Cette agora des membres du parti du livre, qui doit porter le seing du Comité central, sera organisée sous forme d'ateliers thématiques.

Le PPS estime que les responsabilités seront plus clairement définies qu'il n'en était dans le passé.

23 Septembre 2011 À 19:24

Ils touchent aussi bien à l'enseignement, la culture, les médias, l'économie (industrie, climat des affaires, artisanat) qu'à la modernisation de l'Etat et à la bonne gouvernance. Ces sortes de think-tanks prennent pour background le contenu même du programme électoral avec pour dénominateur commun, le développement durable et la création d'emplois. Tout le monde sait néanmoins que l'emploi ne vient pas du néant et qu'il est la résultante de l'amélioration de la croissance. Selon les estimations des économistes, un point de croissance du PIB équivaut à 33.000 postes. Le parti du livre en est conscient. Dans ce domaine, toutes les bonnes idées sont les bienvenues. Grine estime qu'il faut d'abord commencer par vaincre l'analphabétisme qui exclut des pans entiers de la société marocaine du marché du travail qui devient de plus en plus exigeant. «Vaincre l'analphabétisme peut être parfaitement une opération créatrice d'emplois. Mais il faut en finir pendant une législature. Pas plus», indique Grine. Le même schéma peut être valable pour l'enseignement préscolaire qui enregistre un grand déficit au Maroc.

Eneignement
Le PPS propose que l'excédent de diplômés que compte le pays puisse être mobilisé dans ce sens. Encore faut-il que ces mêmes diplômés soient motivés à porter l'étendard d'un enseignement de qualité. Tout cela est bien beau. Mais qu'est ce qui pourrait différencier le programme du PPS des autres plateformes partisanes ? L'approche programmatique, dixit Grine. Le Maroc doit procéder à une rupture avec la manière de s'approprier les réalisations ou de reconnaitre les manquements, explique-t-on. Il faut être convaincu qu'il y a bel et bien un avant et un après la Constitution du 1er juillet. Ainsi, il n'y aurait pas d'embarras à admettre que les réalisations et points forts du pays ne peuvent être l'exclusivité d'un gouvernement, encore moins d'un parti. Idem pour les lacunes, déficits et ratages que l'on ne peut mettre au passif d'un gouvernement ou d'un parti politique. Le PPS estime que les responsabilités seront plus clairement définies qu'il n'en était dans le passé. Ce qui ne doit pas escamoter non-plus le principe de reddition des comptes que la nouvelle Loi fondamentale a érigé en valeur.

Sur le registre de la fiscalité, le PPS pense qu'une baisse de la TVA est très improbable en cette période de vaches maigres. C'est un sujet qu'il faut prendre avec des pincettes, estiment les économistes. Car, un point de TVA correspond à 3MMDH, une vraie manne fiscale qu'un gouvernement n'est jamais prêt à sacrifier facilement. Sur certains produits de luxe qui peuvent ensuite s'apparenter à des niches, rien n'empêche une revalorisation de la TVA. Toutefois, Grine estime que c'est au niveau de l'IS que le gouvernement est appelé à faire un effort. Il n'exclut pas la possibilité de proposer une IS à 10% dédiée aux entreprises qui veulent quitter l'informel. Le Maroc est, également, appelé à être fiscalement compétitif pour continuer à drainer les capitaux après la tombée des barrières prévue dès 2012. S'agissant de l'enseignement, le PPS veut innover en prônant la modularité des programmes selon les spécificités régionales. Par exemple, une région ou l'hiver est plus long, le gros du programme scolaire peut être fait durant l'été. Le parti de Nabil Benabdellah pousse aussi vers les grands chantiers de la culture. Celle-ci peut être une mine d'or en terme de création d'emploi, mais aussi au niveau commercial. La tendance aujourd'hui est de faire de la culture un levier économique et touristique. Nul n'est sans savoir que ce qu'on appelle les travailleurs de l'art sont de plus en plus cotés. Enfin, l'environnement n'est pas en reste. Grine rêve d'une éco-taxe à même d'améliorer l'image du pays et encourager les entreprises à s'inscrire dans une démarche verte.

Les viviers du PPS

Elus locaux ayant montré leurs preuves, cadres et dirigeants intermédiaires, sont les profils que le parti du livre veut accréditer pour les prochaines législatives. La nouveauté cette fois-ci, c'est cette volonté affichée de coopter les cadres associatifs doctrinalement proches des idéaux du parti.
L'accréditation, dans ce cas là, se fera sur une base contractuelle. Le PPS compte aussi beaucoup sur le taux de participation au prochain scrutin.
Selon Grine, si le taux est de plus de 50%, il y a de fortes chances que le parti qui cible l'électorat non captif recouvre sa santé d'antan. Car, explique-t-il, lorsque la participation est au rendez-vous, la prédominance des notables baisse puisque diluée dans la masse des électeurs.
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