Une étude sur les impacts potentiels sur le plan environnemental et social du projet de réhabilitation de la place de Lalla Yeddouna à La Médina de Fès vient d'être présentée.
Le projet de Réhabilitation donnera un nouveau visage à la Médina.
LE MATIN
25 Décembre 2011
À 12:48
"Le projet de réhabilitation de la place Lalla Yeddouna fait actuellement l'objet d'une étude pour évaluer son impact environnemental et social. Ceci intervient après l'attribution de la conception urbanistique du site, en mars dernier, à un bureau d'étude maroco-britannique «Mossessian and Partners avec Yassir Khalil Studio», lors d'un concours architectural international, Cette étude a été présentée le 16 décembre à Fès lors d'une consultation publique initiée par l'Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville de Fès (ADER), en partenariat avec l'Agence du partenariat pour le progrès (APP) et le secrétariat d'État chargé de l'Artisanat. Abdelfattah Qassab, responsable environnemental au bureau d'étude «Yasser Khalil Studio», a profité de son intervention pour faire la description de l'état actuel du site. «Le site de Lalla Yeddouna est actuellement marqué par l'absence des conditions d'hygiène et de sécurité, la pollution de l'oued Al Jawahir, ainsi que par un manque flagrant en équipements nécessaires à l'activité artisanale.
Ce diagnostic a permis à notre bureau d'études de prendre en considération ces problèmes lors de la conception architecturale du site», a-t-il précisé, avant de présenter les impacts positifs du projet. «Le projet de réhabilitation de la place sera bénéfique d'abord sur le plan social, à travers l'amélioration des conditions de travail des artisans, le développement des techniques de production, l'amélioration de la qualité de production, la valorisation des produits artisanaux en leur consacrant des espaces d'exposition, l'augmentation des revenus des artisans, la formation des artisans, la création de quelques 3 000 emplois, le développement et la promotion du secteur artisanal et touristique, etc. Sur le plan environnemental, ce projet permettra d'atténuer la pollution de l'eau et de l'air par les déchets solides et liquides», a-t-il ajouté. M. Qassab a ensuite reconnu que ce projet présentait des risques d'impacts négatifs sur l'environnement immédiat en termes de bruit, d'effondrements terrestres, de rejets gazeux et liquides et de production de déchets solides pendant les phases de construction et d'exploitation du projet.
Il a ensuite affirmé que le bureau d'études et ses partenaires avaient prévu toutes les mesures nécessaires pour atténuer l'ampleur de ces impacts négatifs. Cette rencontre a été également l'occasion pour Yassir Khalil, responsable de la conception architecturale et urbanistique de ce projet, de présenter les étapes de conception et de mise en œuvre du projet. «Le projet de réhabilitation de la place Lalla Yeddouna comporte 3 constituantes. La première, sous forme de 4 phases, consiste en une opération de démolition des bâtiments en état de délabrement, qui n'ont aucun intérêt historique ou architectural. La deuxième est relative à l'aménagement et la réhabilitation des unités historiques de la place comme Dar Laâraki ou encore Foundouk Lahsour, alors que la troisième, qui va se dérouler en 5 phases, concerne la construction de nouveaux bâtiments», a-t-il expliqué. M. Khalil a fait savoir ensuite qu'une fois opérationnel, le site sera composé de différents espaces affectés à diverses fonctions.
Il s'agit notamment d'ateliers de production artisanale sur une superficie de 689 m², d'une salle d'exposition pour les produits d'artisanat, d'ateliers de finissage avec vente directe, ainsi que de restaurants, de crèches, d'espaces d'éducation, d'espaces pour les femmes, etc. Ces espaces devraient permettre de mettre en valeur et de développer l'artisanat dans la médina de Fès tout en prenant en compte ses côtés touristique, historique et esthétique. À noter que la place de Lalla Yeddouna, qui s'étend sur une superficie de 7 000 m², constitue une plaque tournante pour les activités artisanales traditionnelles, principalement la tannerie et la dinanderie. Elle devrait avoir un nouveau visage vers la fin de 2013, suite à une opération de réhabilitation qui s'inscrit dans le cadre du projet «Artisanat et Médina de Fès », financé grâce à un don de la «Millenium Challenge Corporation» (MCC) et dont la mise en œuvre est assurée par l'APP.
Début des travaux dans le quartier artisanal d'Aïn Nokbi
Une autre composante du projet «Artisanat et Médina de Fès» du «Compact Millenium Challenge Account-Maroc» (MCA-Maroc) est sur les rails. Il s'agit du fondouk d'Aïn Nokbi dont les travaux viennent de commencer récemment. Se situant dans la partie nord-est de la ville de Fès, sur la rive droite de l'Oued Fès, ce projet, qui permettra de déplacer les activités artisanales polluantes en dehors de la Médina de Fès, prévoit la construction d'un fondouk : un bâtiment de 2 étages, offrant environ 3 800 m² de surface utile, qui accueillera 77 ateliers de dinandiers et 33 unités de production ; un bâtiment d'un étage, accueillant un atelier destiné à la dinanderie et un local commercial pour matières premières de dinanderie. Le coût global de la réalisation du fondouk est estimé à 28 MDH, alors que celui des 33 unités de production est de près de 30 MDH."