Pour le ministre chargé des MRE, le gouvernement a fait ce qu'il fallait faire pour le rapatriement des Marocains de la Libye.
LE MATIN
12 Mai 2011
À 17:59
Mohamed Ameur, le ministre chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, a été interpelé mardi dernier au Parlement sur la question des Marocains rapatriés de la Libye. Les membres de la Commission des affaires étrangères, de la défense nationale et des affaires islamiques à la Chambre des représentants voulaient en savoir plus sur la gestion gouvernementale de cette crise et sur les mesures prises pour assurer l'accompagnement des rapatriés et leur intégration dans la société. Les députés, qui appartiennent à divers groupes parlementaires, se sont interrogés également sur le sort des MRE qui sont restés volontairement ou contre leur gré en Libye, déplorant par la même occasion « l'absence d'une action proactive » qui aurait évité à ces citoyens marocains d'être pris au piège dans un pays en guerre. Pour M.Ameur, quoiqu'on dise, le gouvernement a fait ce qu'il fallait faire.
«En toute modestie, je ne pense pas qu'un autre gouvernement en ait fait autant. Peut-être qu'il y a eu quelques erreurs, mais il faut garder présent à l'esprit que le rapatriement se déroulait en pleine guerre». Selon lui, avant le début du conflit armé, une cellule de crise avait été créée comprenant les responsables du ministère des Affaires étrangères et du ministère chargé des MRE. Cette cellule suivait de près les événements en coordination avec l'ambassade et les services consulaires sur place. M.Ameur a précisé dans le même ordre d'idées que les fonctionnaires des consulats ont travaillé dans « des conditions difficiles et fait un effort extraordinaire pour établir les listes des rapatriés. Je ne pense pas qu'il existe une seule personne qui voulait rentrer et qui n'a pas été rapatriée». Le haut responsable a souligné, en outre, que dès la réception des premières demandes de retour, le gouvernement s'est mobilisé en mettant à la disposition des consulats les moyens nécessaires pour procéder au rapatriement des concernés. Concernant le cafouillage qui aurait marqué les opérations de rapatriement, M.Ameur a tenu à rappeler que «l'aéroport de Tripoli était dans une situation chaotique à telle enseigne que l'avion devait attendre plusieurs heures avant d'embarquer les passagers».
Il a ajouté que «suite aux directives de S.M. le Roi Mohammed VI, trois bateaux ont été envoyés par la suite à Misrata permettant ainsi à quelque 1.800 personnes d'être évacuées, dont plusieurs citoyens de pays frères et amis». Mais le problème selon le responsable gouvernemental « c'est que tous ceux qui se sont inscrits auprès des services consulaires pour être rapatriés ne se présentaient pas forcément lorsque le bateau devant les ramener était accosté ». Au niveau du port de Tanger-Med également, des mesures exceptionnelles ont été prises et des structures d'accueil énormes ont été mises en place pour garantir la fluidité de l'opération. Selon M. Ameur, le gouvernement a pris en charge les frais de transport de tous les rapatriés jusqu'à leur destination finale. «Le transport à l'intérieur du Maroc a nécessité 28 millions de DH, alors que le coût global de l'opération de rapatriement est de 130 millions de DH », précise le ministre. Une fois de retour au Maroc, le niveau de mobilisation des pouvoirs publics n'a pas baissé. Ils sont restés à l'écoute des rapatriés pour trouver des solutions à leurs problèmes, notamment ceux liés à l'hébergement, à la scolarité des enfants et aux soins.
Dinar libyen
Une cellule a été créée au niveau du ministère chargé des MRE pour examiner les doléances des rapatriés. «J'ai reçu plusieurs rapatriés. Leurs doléances sont diverses et portent notamment sur l'emploi, le logement et les études. Les cas dramatiques sont très limités », indique M.Ameur. En matière de logement, le ministère travaille en concertation avec Al Omrane pour donner la priorité aux rapatriés voulant bénéficier des programmes de l'habitat social. « Au 2 mai, plus de 2.800 demandes ont été déposées près d'Al Omrane. Je tiens à préciser que l'Etat s'engage à leur offrir des facilités mais ne leur donnera pas des logements à titre gracieux. Idem pour l'emploi. Ce sont des Marocains comme les autres. J'ai été clair et transparent avec eux dès le départ». En revanche, les étudiants qui bénéficiaient de bourses d'études dans les universités libyennes se verront verser des bourses par le MEN. De plus, une trentaine de personnes atteintes de maladies chroniques seront prises en charge par les différents CHU du Royaume. Reste le problème de la conversion du dinar libyen. Des solutions sont à l'étude.