Spécial Marche verte

Les émanations de Maroc Phosphore font 58 victimes

Des cas d'allergies aigües et des toux irritatives enregistrés en raison d'émanation de gaz toxiques d'unités chimiques.
>Les autorités locales, assurent que la situation se trouve «sous contrôle».

09 Septembre 2011 À 17:58

Le malheur devait tôt ou tard se produire, tant la situation était flagrante. Il suffisait de prendre la route côtière allant de Safi vers Souiria Lkdima pour s'en rendre compte. Il est en effet impossible de respirer normalement au début de cette route, à proximité de la zone industrielle et surtout les unités chimiques de Maroc Phosphore. Si les automobilistes peuvent monter les vitres de leurs véhicules et essayer de masquer les mauvaises odeurs par des parfums et autres déodorants, les piétons, eux, risquent de suffoquer à cause des émanations des usines qui empoisonnent l'air. Et c'est malheureusement finalement arrivé.

Des cas de dyspnées et de toux irritatives, causés par l'inhalation de gaz de soufre toxiques émanant des unités chimiques de Maroc Phosphore, ont été enregistrés jeudi dernier dans la soirée à Safi. 58 cas, dont un enfant, en provenance des quartiers avoisinant les unités chimiques (sud et centre de Safi) ont été admis, à partir de 19 heures (jeudi 8 septembre) et jusqu'à 8 heures (vendredi 9 septembre) à l'hôpital provincial de Safi, a indiqué la direction de l'hôpital au journal Le Matin. Les premiers soins (masques d'oxygène, bronchodylatation et médicaments anti-stress contre la phobie) ont été prodigués au profit des victimes, ajoute la même source. Hier à midi, toutes les victimes avaient quitté l'hôpital à l'exception de deux malades qui ont été gardés sous surveillance médicale.

Auprès des autorités locales, qui se sont précipitées sur les lieux en compagnie des services de sécurité et de la protection civile, on assure que la situation «se trouve sous contrôle après l'arrêt provisoire des échappements et la reprise des courants d'air». La propagation des odeurs de soufre a été favorisée par des facteurs climatiques, notamment la hausse des températures et la faiblesse des courants d'air qui permettent, normalement, la désintégration des rejets des gaz émanant des échappements des usines, a expliqué le chargé de communication auprès de Maroc Phosphore. Le même responsable a précisé que ces échappements respectent des élévations conformes aux normes en vigueur, soutenant que la hausse des températures, durant les deux derniers jours, conjuguée à la faiblesse des courants d'air et à l'amoncellement des nuages ont favorisé la concentration des gaz au-dessus de la ville, les empêchant de se diriger vers la mer.
Il a fait état de la mise en place d'une cellule de crise au sein de «Phosphore Maroc», chargée de la situation.
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