Le réseau efloussy montre ses limites

Ce réseau censé couvrir tout le Royaume était supposé offrir à ses clients 12 services en partant du transfert d'argent au Maroc, la réception d'argent international par Western Union, Money gram, le règlement des recharges prépayées de téléphonie et Internet mobile des trois opérateurs, le règlement de billetterie de transport CTM en lignes nationales et internationales et le Change de devises auprès des agences agréées par l'Office des changes. L'idée parait ingénieuse, mais le projet n'atteint pas pour autant les objectifs fixés au départ. En effet, des 2000 agences prévues, l'entreprise Quick money ne réussit à créer que 528 points.
Plus encore, les agences existantes ne peuvent proposer que 3 services d'une gamme composée de 12 services. Il s'agit du transfert d'argent, du Money Gram et de la vente de billetterie de la CTM.

Une situation qui a provoqué la grogne des concessionnaires qui n'ont pas hésité à squatter le siège du ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle pendant trois jours. Pour ces grévistes l'entreprise a non seulement manqué à sa promesse mais elle a également « escroqué » les concessionnaires. D'après M. Mohammed Benhemad membre de l'Association nationale des concessionnaires efloussy, l'entreprise a exigé des concessionnaires qu'elle se charge elle-même de l'aménagement des locaux des futures agences, ce qui a conduit la plupart de ces entrepreneurs à contracter un crédit qui dépasse les 180.000 Dhs. «L'entreprise nous a facturé ces travaux à 140.000 Dhs alors que leur valeur réelle ne dépasse pas les 20.000 Dhs. Aussi, elle a refusé de remettre les montants investis par les entrepreneurs lors du transfert d'argent et qui sont allés pour certains jusqu'à 1 million de dirhams», indique-t-il.

En effet, le mouvement de grève mené depuis plusieurs mois par ces entrepreneurs semble avoir donné ses premiers fruits.
Les membres de cette association ont été convoqués pour une réunion le 11 du mois d'août afin de rencontrer un représentant du ministère de l'Intérieur en la personne de Mohammed Rguagna, gouverneur à la Wilaya de Rabat. Toutefois, un désaccord entre les membres de l'association a contribué à ajourner la rencontre. En attendant donc une nouvelle initiative de ce département, les concessionnaires appellent le ministère de l'emploi à intervenir pour résoudre ce litige vu que l'ANAPEC était l'une des parties intervenantes lors de la signature de la première convention pour la mise en place du réseau d'agences.
Pour le ministère de l'Emploi, ce litige reste purement commercial. Par conséquent, il devra être porté devant la justice. «Cette affaire demeure un conflit commercial qui lie un employeur à ses concessionnaires. Notre département n'a aucun rôle à jouer dans ce dossier. Pourtant, nous suivons de près l'évolution de ce dossier» nous confie un responsable au ministère qui a préféré garder l'anonymat. En attendant donc, une réaction de la part du ministère de l'Intérieur, les concessionnaires promettent de ne pas baisser les bras et de continuer leur mouvement de protestation.

Le montage eFloussy : comment se passe-t-il ?

Concrètement, des porteurs de projets (inscrits à l'ANAPEC et initialement à la recherche d'un emploi) sont crédités d'un projet étudié et à forte valeur ajoutée. Quick Money et guichet Moukawalati en vertu de la convention signée avec l'ANAPEC le 22 juillet 2008 à Casablanca, accueille ces candidats, procède à la présélection et assure l'accompagnement jusqu'à l'exploitation. Le groupe intervient au cours de ce processus pour accorder le financement nécessaire et les candidats sélectionnés deviennent ainsi patrons de leurs propres PME, en l'occurrence des agences eFloussy.