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2.000 ans de vie juive au Maroc

L'Association sépharade américaine (ASF) a organisé, dimanche à New York, un symposium international sur « 2000 ans de vie juive au Maroc », célébrant l'identité plurielle de l'une des communautés sépharades les plus « anciennes et les plus dynamiques » dans le monde.

17 Mai 2011 À 15:01

Placé sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, ce voyage épique à travers les siècles illustre cette relation unique entre Musulmans et Juifs dans le Royaume et est une fenêtre sur l'histoire et les valeurs que Musulmans et Juifs du Maroc partagent. «Il y a une composante juive dans la culture marocaine qu'il faut connaître», a affirmé, l'ambassadeur du Maroc à Washington, Aziz Mekouar, relevant le «profond attachement» des Juifs marocains à leur patrie. «Beaucoup de Juifs marocains ont quitté le pays dans les années 60 et 70, mais ils sont restés cependant très attachés à leur patrie, devenant de véritables ambassadeurs du Royaume à l'étranger», a ajouté M. Mekouar à l'ouverture de ce symposium qui clôturera ses travaux lundi soir. «Ce lien avec la Nation est remarquable d'autant plus qu'il se perpétue à travers les générations», a-t-il relevé, notant que même les jeunes générations qui n'ont jamais vécu au Maroc restent très liées au pays de leurs ancêtres. Pour lui, un tel symposium entretient cette flamme et permet également de comprendre la réalité historique des Juifs marocains.

Le soutien que S.M. le Roi a apporté à cette manifestation est une «preuve supplémentaire de la profonde conviction du Souverain, à l'instar de celle de son regretté Grand-père, feu S.M. Mohammed V, et Père S.M. Hassan II, que les Juifs marocains ont profondément marqué l'identité marocaine», a souligné, pour sa part, Serge Berdugo, ambassadeur itinérant de S.M. le Roi. Cette contribution, a-t-il poursuivi, a été «très significative à travers les siècles». Aujourd'hui, le Maroc «passe à travers un processus ouvert sur une période exaltante», a souligné M. Berdugo, évoquant le discours historique du 9 mars dernier, dans lequel le Souverain a souligné «sa volonté et sa détermination» pour le changement en dessinant les grandes lignes de la réforme constitutionnelle afin de «consolider la démocratie, garantir les libertés, le respect des droits humains et restaurer l'espoir, la paix sociale et les règles de coexistence» pour un lendemain meilleur. C'est un fait que depuis le début de son règne, le Souverain a décidé d'instaurer une véritable égalité entre toutes les composantes historiques de la Nation: arabe, amazigh et juive, a insisté l'ambassadeur.

Cette particularité du judaïsme marocain a également été relevée par le Pr Daniel Schroeter, de l'Université du Minnesota, dans son intervention sur «Berbère, Arabes et Sépharades: la diversité de la vie juive dans l'histoire marocaine». Pour lui, cette spécificité «repose sur la richesse pluriculturelle du Royaume à la jonction de trois cultures, arabe, amazigh et hispanique qui, elle-même, est un produit d'un mélange de confluences arabo-judéo-andalouse».

Il a souligné la synthèse entre ces différents courants culturels qui sont restés dynamiques à travers les siècles.
À travers son voyage visuel, Sonia Fellous, chercheur au CNRS de Paris, évoque les aléas d'une histoire faite de compromis qui ont réussi à maintenir une présence juive plurimillénaire en Afrique du Nord.
«Cette présence a marqué de manière indélébile l'histoire des Juifs du Maroc ainsi que l'histoire de la terre marocaine», a-t-elle dit. Mais, selon elle, «c'est sous la dynastie alaouite que l'équilibre fut enfin trouvé après un long périple». C'est en effet sous les règnes de feu S.M. Mohammed V et feu S.M. Hassan II et aujourd'hui sous le règne de S.M. le Roi Mohammed VI que les Juifs du Maroc sont devenus partie intégrante de l'identité marocaine.

Pour le directeur exécutif de l'ASF, Stanley Urman, le rejet par feu le Père de la Nation, S.M. Mohammed V, du diktat discriminatoire contre les Juifs imposé par le régime de Vichy est un «acte moral courageux». Un autre acte courageux, a-t-il dit, est celui de S.M. le
Roi Mohammed VI, lorsque le Souverain a, dans un message adressé à la conférence de lancement du projet Aladin, indiqué, concernant l'Holocauste, que «Notre lecture est celle d'une blessure mémorielle que nous savons inscrite dans l'un des chapitres les plus douloureux, dans le Panthéon du patrimoine universel». Ces expériences uniques ont permis à cette communauté de s'épanouir et de pratiquer son culte librement et ouvertement, grâce à la protection des souverains alaouites et à la tolérance de la société musulmane marocaine.

«Notre but à la fédération est de promouvoir et renforcer l'histoire culturelle, spirituelle et les traditions sociétales des communautés sépharades, notamment marocaine ainsi que de consolider leur position», a expliqué le président de l'ASF, David Dangoor.

Le Royaume est un modèle et un exemple à suivre

Lors de ce symposium, le Rabbin Benchimol de la Congrégation sépharade de Manhattan a mis en exergue la liberté dont jouissent les Juifs au Maroc, pays de tolérance et de coexistence entre les différentes communautés religieuses dans le respect mutuel. Il a rappelé la haute sollicitude dont les Souverains du Maroc ont toujours entouré la communauté juive marocaine, soulignant que le Royaume est un modèle et un exemple à suivre, mettant en exergue l'action du Commandeur des Croyants visant à préserver le patrimoine sacré de tous les Marocains. Le Rabbin Benchimol a, ainsi, élevé des prières à la gloire de S.M. le Roi Mohammed VI et à la mémoire de feu S.M. Mohammed V et feu S.M. Hassan II.
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