Les exportations marocaines des articles de bonneterie se sont bonifiées de 6% à 6,85 MMDH.
LE MATIN
04 Février 2011
À 18:10
En 2010, la confection et la bonneterie, qui représentent près de 90% des exportations marocaines de textile, ont affiché des évolutions contrastées. En effet, selon les dernières statistiques de l'Office des changes, les exportations des vêtements confectionnées se sont délestés de 2% à 17,44 MMDH tandis que celles des articles de bonneterie se sont bonifiées de 6% à 6,85 MMDH. Certes, ces évolutions rassurent les opérateurs du textile-habillement qui embellit en dépit des pertes de capacités importantes (disparition de nombreuses entreprises depuis 2008), seulement, le Maroc, à côté de la Tunisie, perd des parts de marché sur l'Europe. « Les importations européennes en provenance des deux fournisseurs maghrébins ne sont pas très dynamiques. Mais on retiendra le fait qu'elles sont en progression. Les importations d'habillement de Tunisie ont augmenté de 2 %, à fin novembre 2010, alors que celles du Maroc ont progressé de 3 %. Face au rouleau compresseur chinois et à la concurrence des autres producteurs asiatiques, ces deux fournisseurs continuent de perdre des parts du marché européen », selon le président du Cedith, (Cercle euro-méditerranéen des dirigeants Textile Habillement), François Limantour, dans sa dernière lettre mensuelle.
Reste à préciser à cet égard, qu'au cours des onze premiers mois de 2010, les importations européennes de textile-habillement ont atteint une valeur de 76,2 milliards d'euros, en augmentation de 9,6 % par rapport à celles des 10 premiers mois de 2009. Avec un total de 31,9 milliards d'euros, en progression de 10,3 %, la Chine consolide sa position de fournisseur numéro en Europe. Les importations en provenance de Chine représentent désormais 41,9 % des importations totales européennes de textile-habillement. La Chine est suivie de la Turquie qui, après un passage à vide en 2008/2009, connaît un regain de compétitivité sur les marchés européens avec des exportations de 10,1 milliards d'euros pour une progression de 10,3 %. Les autres exportateurs méditerranéens font mieux que se défendre, qu'il s'agisse de l'Egypte (+ 13,9 %), du Maroc (+ 4,8 %) ou, à un degré moindre, de la Tunisie (+ 3,7 %).
Selon le même document, les exportations du Pakistan progressent de 13,4 % à 2,4 milliards d'euros, performance qui rend peu pertinente la proposition de la Commission européenne d'aider ce pays en supprimant notamment les droits de douane européens sur ses ventes de textile-habillement. Outre, les effets de la crise sur les importations européennes, la rareté de la main d'œuvre, la pénurie des matières premières et la flambée de leur prix sont autant de facteurs qui pèsent sur le secteur. En d'autres mots, en plus de l'adoption de nouvelles méthodes de gestion et de production ainsi que la disponibilité de la main d'œuvre qualifiée et des matières premières de plus en plus rares permettront de satisfaire la demande étrangère, qui, d'après les textiliens, se fait de plus en plus importante.
Flambée des prix du coton
La Bourse de New York a enregistré un nouveau record historique le 27 janvier 2011 pour le coton avec un pic à 1,70 dollar la livre. En l'espace de 6 mois, le prix du coton brut a plus que doublé, résultat du déséquilibre structurel entre l'offre et la demande mais aussi de fortes opérations spéculatives. On atteint ainsi maintenant un niveau de prix très préoccupant qui risque de perturber gravement toute la filière industrielle cotonnière, de la filature jusqu'à la confection des produits finis. Dans le contexte actuel des stocks mondiaux à leur plus bas niveau, de forte demande chinoise et de spéculation très vive, les prix du coton pourraient encore augmenter au cours des prochaines semaines.