Le plus ancien jamais signé par les Etats-Unis avec un pays tiers
Le Maroc fut la première nation à reconnaître la jeune République américaine en décembre 1777.
MAP
20 Décembre 2011
À 19:21
L'année 2011 marque le 225e anniversaire du Traité de paix et d'amitié maroco-américain, «le plus ancien jamais signé par les Etats-Unis avec un pays tiers», écrivait en juillet dernier Peter Pham, directeur du centre Michael Ansari pour l'Afrique relevant du think tank américain Atlantic Council. «Le 15 juillet 1786, correspondant au 18 du mois de Ramadan 1200 de l'Hégire, l'émissaire américain Thomas Barclay a été reçu par son interlocuteur marocain Taher Ben Abdelhack Fennich, qui lui a remis le protocole définitif du Traité de paix et d'amitié entre les deux pays», rappelait Peter Pham dans un article commémorant cet anniversaire. L'auteur de cette contribution précise qu'une traduction certifiée des articles dudit document a été par la suite signée par John Adams et Thomas Jefferson, en leur qualité de ministres plénipotentiaires, qui allaient par la suite devenir respectivement 2e et 3e présidents de la jeune République américaine. Le 18 juillet 1787, le congrès des Etats-Unis appose son sceau ratifiant ledit traité. «Le succès à long terme du partenariat maroco-américain est porteur d'enseignements encore valables de nos jours, au moment où Washington cherche à forger des liens avec les pays africains et particulièrement ceux parmi ces pays qui longent la côte atlantique du contient noir», soutient Peter Pham.
Soulignant que le Maroc fut la première nation a reconnaître la jeune République américaine en décembre 1777, comme l'avait d'ailleurs rappelé le Président Barack Obama dans son discours du Caire, Peter Pham relève que le traité de paix et d'amitié, intervenu une dizaine d'années plus tard, couvrait une large palette juridique: des relations diplomatiques, à la non-agression, en passant par l'accès aux marchés respectifs, sur la base de la clause de la Nation la plus favorisée. Pham relève, d'autre part, que les intérêts sécuritaires ont aidé à consolider les autres aspects du Traité, expliquant que le dernier article à être rattaché à ce document fut une provision qui a été bénéfique à la jeune nation américaine, à un moment où ses bateaux de commerce étaient la cible des bâtiments de guerre européens. «Cette protection a évolué à travers les siècles au point où le Maroc fait désormais partie d'une poignée de pays qui se sont vu attribuer le statut d'allié majeur hors OTAN des Etats-Unis», fait observer l'auteur qui a écrit plusieurs essais géostratégiques sur l'Afrique et la région du Maghreb et du Sahel. Et de souligner que «la signature il y a plus de deux siècles de ce Traité d'amitié et de partenariat met en avant la vision à long terme du Sultan Mohammed III et les efforts dans ce sens de George Washington, Jefferson et Adams (...) visant à sceller une relation étroite». Le Maroc, note par ailleurs Peter Pham, demeure un pays «allié clé, modéré et réformateur» des Etats-Unis dans la région du Maghreb, ainsi qu'une plateforme géostratégique pour Washington dans les relations que l'Administration américaine souhaite forger avec les pays de la côte atlantique africaine.
Le sens de la responsabilité
Les réformes initiées par S.M. le Roi Mohammed VI, depuis son accession au trône, reflètent la «perspicacité» et le «sens de la responsabilité» du Souverain, a affirmé le sous-secrétaire d'Etat américain pour les Affaires maghrébines, Raymond D. Maxwell, dans une interview à la MAP.
«Le Roi Mohammed VI a fait montre de perspicacité et de sens de la responsabilité vis-à-vis de ses sujets, en mettant sur les rails un train de réformes tels que le Code la famille, l'Initiative nationale pour le développement humain ou encore l'Instance équité et réconciliation», a souligné M. Maxwell, qui effectuera une visite au Maroc à la mi-janvier prochain. Le responsable américain a également relevé que ces réformes «n'ont pas été dictées par une quelconque réalité régionale» et qu'au moment du déclenchement du Printemps arabe, elles avaient déjà «trouvé leur expression sur le terrain», mettant en exergue «l'attachement et l'estime profonds qu'éprouvent les Marocains vis-à-vis du Souverain». Sur le registre du partenariat stratégique unissant le Maroc et les Etats-Unis, Raymond D. Maxwell a fait part de «la volonté de l'administration Obama d'œuvrer avec le nouveau gouvernement marocain en vue d'approfondir davantage les relations d'amitié séculaire unissant les deux pays depuis plus de 200 ans». L'administration américaine «applaudit la tenue des élections législatives qui s'étaient déroulées dans un climat marqué par la liberté et l'équité», a-t-il réitéré, se disant «impressionné par la décision du gouvernement marocain d'autoriser des observateurs internationaux et nationaux à suivre ce scrutin». «La victoire (du Parti justice et développement) est revenue à la formation politique la mieux organisée, qui a su refléter les aspirations des électeurs», a fait observer le responsable américain, en mettant en avant la trajectoire ascendante du taux de participation par rapport aux élections de 2007.