Naissance de SAR Lalla Khadija

«Al Assima» se substitue à Stareo

Serait-ce la fin de la galère des habitants de la ville qui empruntent les moyens de transport urbain ? Répondre à cette question serait prématuré car il faudra patienter quelques mois encore avant de pouvoir évaluer les prestations du nouveau groupement urbain de la capitale qui se substituera, à partir du début de mois de juillet prochain, à la société démissionnaire Stareo, suite à son désengagement.
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L'élection des six délégués du conseil qui siégeront au groupement a eu lieu hier, lors d'une autre réunion du conseil de la ville.

13 Juin 2011 À 15:30

«Al Assima» est le nom donc qui a été retenu pour ce groupement dont la création a été votée à l'unanimité par le conseil de la ville de Rabat. Prendre cette décision n'a pas été «une tâche» facile puisqu'il a fallu tenir une session extraordinaire mardi dernier à la demande du wali de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, Hassan Amrani, pour trancher et désigner le nouveau gestionnaire de ce secteur. L'élection des six délégués du conseil qui siégeront au groupement a eu lieu hier, lors d'une autre réunion du conseil de la ville. «L'évolution urbaine de la capitale et sa région nécessite une réorganisation du transport public pour lui permettre d'être en phase avec les projets structurants réalisés, notamment le réseau de tramway. Le système de gestion délégué a certainement montré ses limites», explique le maire de Rabat, Fathallah Oualalou.

Il faut dire que plusieurs scénarii étaient en vue pour combler le vide après le départ de Stareo. On a pensé d'abord à créer un groupement de communes avant que le choix ne se porte sur le groupement urbain: un dispositif prévu par la charte communale permet en effet de créer l'entité qui sera chargée de la gestion du transport par bus au nom des communes. En d'autres termes: l'État. Concrètement, le nouveau groupement se chargera de créer une nouvelle entreprise de développement local dont le capital sera apporté par les communes qui deviendront des actionnaires grâce à la mobilisation d'un budget de départ de 16 millions de dirhams par les trois agglomérations (Rabat, Salé et Témara). Le montant sera bien entendu soutenu par le ministère de l'Intérieur qui apportera, selon le maire de Rabat, tout l'appui et l'accompagnement nécessaires à la nouvelle entreprise. «Nous sommes conscients que le budget mobilisé par les communes ne suffira pas aux dépenses, salaires et frais de gestion. Cela pourra engendrer un déficit structurel mensuel», ajoute M. Oualalou.

Le département de l'Intérieur, qui aura désormais la mainmise sur le secteur, s'est déjà mis à la recherche des sources de financement.
Il a sollicité la Banque mondiale pour un prêt de 1,12 milliards de dirhams qui sera investi dans le développement du secteur du transport. Le prêt accordé au Maroc, pas plus tard que mercredi dernier (8 juin), servira à soutenir plus spécifiquement la stratégie du gouvernement pour le secteur, notamment son volet relatif à l'amélioration de la gouvernance et de l'efficacité, mais aussi des services et des infrastructures du transport urbain. La région de Rabat-Salé-Témara bénéficiera d'une partie de ce budget pour restructurer ses services de transport par bus parallèlement à la grande ville de Casablanca. Il s'agit pour le bus de «l'amélioration des prestations et la réduction de la durée des trajets», laisse entendre Saad Hassar, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur.

Au niveau de la gestion du secteur, on apprend que la nouvelle «entreprise» locale sera dotée d'un conseil d'administration qui aura pour mission de contrôler les financements et d'évaluer la qualité des prestations. Les membres de cette instance ne seront autres que les présidents des trois communes ainsi que des élus dont la désignation se fera par vote au sein de chaque conseil communal. Un arrêté du ministère de l'Intérieur définira le quota de représentativité de chaque commune. Mais l'on s'attend déjà à ce que Salé accapare la part de lion.
Elle pourra bien décrocher 8 sièges, contre 6 pour sa voisine, Rabat. Enfin, les 2 places restantes reviendront à Témara, selon les déclarations de M. Oualalou. On pense, par ailleurs, à créer «une sorte de complémentarité entre l'offre de transport urbain par autobus et par tramway.

Le maire de Rabat, qui ne cache pas son ambition, déclare que cette formule est devenue possible et pourra même bien marcher, du moment que les deux services sont placés sous la tutelle du ministère de l'Intérieur. «Il faudra repositionner le secteur du transport urbain dans le cadre d'une approche globale et intégrée qui prend en compte l'amélioration des services au niveau qualitatif et quantitatif», confie Oualalou. Il ne reste donc qu'à mettre en place le cadre juridique de cette formule qui pourra bien soulager les habitants des deux rives…

À quand une solution définitive ?

La restructuration du transport inter-urbain et la mise en circulation du tramway permettront-elles de résoudre enfin le problème de la mauvaise circulation actuelle. Selon les statistiques de la wilaya, pas moins de 2 millions d'habitants se déplacent quotidiennement à Rabat durant les heures de pointe. En effet, 400.000 individus de la population de Salé empruntent, chaque jour, les ponts existants pour venir travailler à Rabat. Quant aux passagers de Skhirat et Temara, présumés faire la navette entre leurs lieux d'habitation et leurs lieux de travail, ils sont estimés à 65.000 habitants. D'après la même source, ces passagers se déplacent dans des véhicules légers, dans des bus de transport en commun (464 bus) ou encore des autobus de service (appartenant aux administrations).
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