Les Villes Nouvelles sont des espaces de création de richesse avec une vocation économique.
LE MATIN
22 Mai 2011
À 14:09
Les Villes Nouvelles en tant qu'espace d'inclusion sociale ont pour ambition d'être des lieux d'échange, de brassage, de convivialité, en un mot d'urbanité qui devrait assurer une qualité du Lien social, du capital relationnel : clé de la cohésion sociale ; Est-ce le cas en réalité ? pour le savoir, il faudrait réaliser des d'études comparatives du lien social dans les bidonvilles et dans les nouvelles cités de logement social. En tant que projet de vie, le forum a abordé les questions de mixité et de lutte contre la pauvreté (étude Banque Mondiale) ; de développement de capacité des citoyens : éducation, santé, sport, culture…des Services communaux de proximité : sécurité, moyens de mobilité, eau, électricité, assainissement… (Disponibilité, égalité d'accès, continuité).Une analyse de coût (investissement, fonctionnement) est indispensable à la fois pour le citoyen et pour la collectivité car il faut faire attention aux transferts de coût vers plus tard qui peuvent précariser fortement certains ménages ou ruiner des collectivités locales. Les Villes Nouvelles sont des espaces de création de richesse avec une vocation économique, un positionnement compétitif et des implications en termes d'aménagement d'espace d'accueil des activités ;de formation, recherche-développement et profil des emplois à créer ;d'infrastructures logistiques et de communication ;d'incitations fiscales particulières ;d'actions de promotions nationales ou internationales chacun de ses points ayant fait l'objet d'éclairages particuliers.
Les Villes nouvelles sont également des espaces de développement durable. La dimension écologique est une nécessité à prendre impérieusement en compte en intégrant dans le projet les aspects écologiques et en veillant à ne pas transférer des coûts aux générations futures ? Espaces verts, économie des ressources naturelles, protection de l'environnement… En mettant au cœur de tout projet de ville nouvelle la dimension gouvernance qui nécessite l'implication des populations concernées ; l'implication des collectivités concernées par la phase exploitation (découpage communal, lien Plan de Développement Communal…) ; prise en compte de la phase de montée en charge de la ville nouvelle en termes de ressources humaines et financières.
Ville nouvelle : projet d'entreprise quelle gestion de projet Pour assurer une maîtrise des coûts, délais et qualité et pour assurer une cohérence d'ensemble allant de la conception à la réalisation puis à l'exploitation de la ville nouvelle il y a un besoin d'une approche de management de projet, d'une maîtrise d'ouvrage unique et d'un commandement ramassé, soutenu au plus haut niveau, garant des engagements qui seront pris vis-à-vis des différents acteurs. Tout management de projet nécessite l'ordonnancement d'un échéancier pour une bonne mise en œuvre de toutes les étapes classiques de gestion de projet : - institutionnel : maitrise d'ouvrage unique et articulation avec les parties prenantes ; partenariat public-privé ; transfert institutionnel de responsabilité en fin de projet ; - juridique : maitrise du foncier et du processus d'expropriation ; urbanisme ; contribution des riverains ; fiscalités particulières… - financière : rentabilité économique et financière du point de vue de la maitrise d'ouvrage, de la collectivité, des promoteurs et des citoyens aussi bien en phase projet qu'en phase d'exploitation ; besoin de financement très long terme avec une 1ère phase souvent très déficitaire ; - technique : aménagements, équipements sociaux, culturels et sportifs, raccordement réseaux… - commerciale : promotion, vente… - sociale : accompagnement et installation des nouvelles familles; liaison avec les familles sur le site… - phasage : Il s'agit de projets qui s'étalent sur plusieurs décennies, la définition de chaque étape et sa gestion sont importantes ; phasage réaliste.
Extrait de la synthèse de «Villes Nouvelles, Nouvelles Vies»
Au cours des dernières années, les pouvoirs publics ont-ils initié une politique de villes nouvelles en tant que projet global intégré en cohérence avec les SNAT et les SRAT ? Ou ont-ils dans une démarche plus ciblée de « villes sans bidonvilles » développé une politique de mise sur le marché de terrains et logements sociaux de manière massive et à court terme pour répondre aux besoins de relogement des bidonvillois et de limitation du développement de nouveaux bidonvilles sous l'effet de la croissance démographique urbaine et des déficits en logements sociaux ? L'évaluation doit se faire par rapport à la promesse et à l'objectif affichés de la politique de logement social. Il me semble que pour développer une politique cohérente et réaliste des villes nouvelles, il y a lieu de trouver les réponses adaptées à la pression du court terme en tenant compte des contraintes foncières, urbanistiques, financières et institutionnelles. Pour synthétiser les travaux de ce séminaire sur les bonnes pratiques et l'état de l'art en matière de conception et la réalisation de villes nouvelles (bonnes pratiques connues et appliquées dans notre pays avec réussite dans certains cas), je reviendrai sur ses deux grands axes, les villes nouvelles en tant que projet de vie, cette partie sera centrée autour des clés de succès des villes nouvelles ; la seconde partie portera sur la ville nouvelle en tant que projet d'entreprise, cet axe sera centré autour de la gestion de projet et la maîtrise de son exécution.
Conclusions et propositions
Tout projet de nouvelles villes doit : *Tenir compte des points faibles des démarches actuelles de réalisation de villes nouvelles pour les amender tant au niveau des projets en cours que des nouveaux projets ; *Approfondir les solutions alternatives pour répondre à la pression du court terme (ville sur la ville, rationalisation de la gestion du foncier libre et de l'urbanisme dans les villes où la demande est forte, développement d'un tissu de villes moyennes…) ; * Mettre au centre le Rôle fondamental de l'Etat : rôle de régulation et de soutien de l'Etat pour des projets qui s'étalent parfois sur plusieurs décennies ; besoin du partenariat public-privé avec des contours bien clairs compte tenu de l'horizon des investissements et de la nature des risques; *tenir compte de la Place de la Région en tant que structure déconcentrée de l'Etat pour la coordination des acteurs et en tant que structure décentralisée pour la planification régionale et pour l'accompagnement de la mise en œuvre. * Impliquer les populations concernées, élus locaux et collectivités locales (lien Plan de Développement Communal ou projet de ville) dans le cadre d'une bonne gouvernance qui implique responsabilisation, transparence et reddition des comptes. * Anticiper le cadre institutionnel et juridique (création de société mixte d'aménagement avec des pouvoirs dérogatoires, loi sur le foncier : expropriation, taxes sur terrains non bâtis…, textes d'urbanisme et d'aménagement concertés, financement long terme, fiscalité adaptée (décourager la rente et encourager la prise de risque sur le long terme)).