Bien vieillir, c'est possible et c'est synonyme d'une bonne hygiène de vie. Celle-ci doit cependant être adoptée le plus tôt possible.
LE MATIN
13 Décembre 2011
À 17:22
C'est prouvé, pour vieillir sans perdre sa vitalité et sa santé, il faut suivre une hygiène de vie bien précise. Nutrition, sport, sommeil… tous ces facteurs ont un effet direct sur la manière de vieillissement de tout un chacun. Alors adoptons un mode de vie «correct», dès aujourd'hui, pour minimiser les dégâts de l'âge sur notre santé, plus tard. «La santé est le bien le plus précieux que l'homme se doit de conserver. C'est ce que m'ont toujours dit mes parents. Depuis ma tendre enfance, ils m'ont toujours appris à manger sain, marcher une heure par jour, dormir tôt… résultat, à mon âge, je ne souffre d'aucune maladie, Dieu merci», raconte fièrement haj Abderrahim, 65 ans. Pour vieillir en bonne santé, il faut souvent consentir à quelques changements de vie. Un peu de conscience et d'efforts peuvent nous faire avancer en âge avec sérénité. Non seulement en se sentant mieux, mais selon certains scientifiques, gagner quelques années de plus ! Donc, pour retarder le plus possible les maladies et les limitations de la vieillesse, la recherche scientifique a démontré l'efficacité des pratiques individuelles liées au mode de vie. Les plus soutenues par les scientifiques sont l'activité physique, la nutrition, l'abstinence de tabac, le maintien du poids, la vie affective et le soutien social, la gestion du stress et la prévention des problèmes héréditaires.
Tout d'abord, le sport. L'activité physique (l'entraînement, la danse, ou encore l'activité quotidienne comme marcher, monter et descendre les escaliers, jardiner, faire le ménage et les courses, jouer avec les enfants…), améliore non seulement la santé, mais elle modifie positivement les autres habitudes de la vie. Quand on est actif, on mange mieux, on boit plus d'eau, on dort mieux, etc. Selon l'université Harvard, une alimentation adéquate peut aider à éviter les maladies qui frappent en prenant de l'âge, dont les cancers, les maladies cardiovasculaires, l'hypertension et même les cataractes. Les aliments contenant les vitamines A, B6, B12, C et E sont particulièrement bénéfiques, tant pour réduire les risques de maladies chroniques que pour protéger et nourrir les cellules du cerveau, contribuant ainsi à ralentir le déclin des fonctions cognitives. Il existe des milliers de substances inti-vieillissement dans la nourriture, mais un seul aliment ne peut les contenir toutes. D'où l'importance de privilégier la variété dans nos menus. De leur côté, le tabac et l'alcool sont à bannir. L'alcool peut accroître les risques de cancer et il est toujours néfaste lorsqu'il est pris en grande quantité. De sa part, le tabac rend malade avec ses 4.000 substances toxiques résultant de sa combustion. Il est le produit cancérigène numéro un.
C'est le pire poison pour le cœur et les artères, dont celles qui alimentent le cerveau, l'ennemi des poumons et le premier facteur de vieillissement et de dégénérescence de l'organisme. Autre facteur de vieillissement, l'excès de poids. Il cause un grand nombre de problèmes de santé, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, les pierres au foie et certains cancers, en plus il aggrave les problèmes et les douleurs aux articulations. Dans les pays développés, l'excès de poids talonne le tabagisme comme principale cause de mortalité évitable. Les fluctuations de poids sont donc néfastes pour la santé. En cas d'excès de poids, il est préférable de choisir une approche alimentaire qui permet de mincir lentement, mais sûrement, et de stabiliser son poids. Enfin, on ne peut parler de «bon» vieillissement, sans parler de maladies héréditaires. Quand les parents et les grands-parents sont morts plutôt jeunes et quand il y a des cas de cancer ou d'autres maladies chroniques dans la famille, la personne doit redoubler de prudence dans ses comportements quotidiens.
C'est ce qu'on appelle la prévention primaire. Consulter régulièrement un médecin, de préférence toujours le même pour un meilleur suivi et passer fréquemment les tests nécessaires pour dépister les premiers signes d'une maladie grave, sont de rigueur. «Mon père est décédé à la suite d'un long combat contre le diabète. C'était d'une souffrance inimaginable. Du coup, je fais attention à mon taux de diabète. J'adopte un régime stricte et je pratique une activité physique régulière», confie Sanaa, 36 ans.
Mesdames, quelques astuces pour bien vieillir
Il va falloir s'y faire, les années passent. Mais hors de question de perdre son joli sourire ! Pour avoir une mine radieuse, il est impératif de s'hydrater la peau au quotidien. On peut ralentir le processus de dessèchement qui survient avec l'âge grâce à l'utilisation d'une crème (contenant des agents hydratants, tout en évitant celles qui contient du parfum ou du parabène). Il faut également changer de crème régulièrement parce qu'au bout d'un moment, la peau s'habitue et les effets bienfaiteurs s'estompent. Par ailleurs, dès que l'occasion se présente, il faut laisser sa peau se reposer sans maquillage. Sans omettre de se démaquiller le matin et le soir pour avoir une peau nette et utiliser une lotion tonifiante. Pour raffermir la peau au réveil, il est conseiller de se laver le visage avec de l'eau froide (ou se passer un glaçon sur le visage pour les plus courageuses). L'eau est un allié principal pour garder la forme quand le processus de vieillissement démarre. Les minéraux accélèrent la détoxication en expulsant les toxines et les métaux lourds des cellules. En buvant donc beaucoup d'eau, on élimine le stress et on améliore son sommeil. ------------------------------------------- EXPLICATIONS: Mustapha Oudrhiri, spécialiste en médecine interne et en gériatrie
«Préparer une vieillesse réussie commence très tôt»
Comment peut-on définir un vieillissement réussi ? Avant de décrire ce qu'est un vieillissement réussi, j'aimerais rappeler que nous pouvons distinguer trois types de vieillissement. Le vieillissement usuel ou habituel : Il s'agit d'une réduction des réserves adaptatives, conduisant à un risque de déséquilibre en cas de survenue d'un phénomène aigu (infection, chute, dépression…). C'est ce qu'on définit actuellement par le syndrome de fragilité. Le vieillissement «pathologique», avec survenue de plusieurs maladies comme la dépression, la démence, les affections cardiovasculaires, fréquemment associées à une dénutrition favorisant l'émergence de maladies aiguës. Et enfin, le vieillissement réussi : à haut niveau de fonction, avec maintien des capacités fonctionnelles ou atteinte très modérée de celles-ci et absence de pathologies. Ce concept de vieillissement réussi a particulièrement évolué ces dernières années. Actuellement, il apparaît que le concept de vieillissement réussi ne peut être défini en se limitant seulement aux aspects sanitaires. Il convient de l'intégrer dans un contexte plus vaste de qualité de vie, impliquant la perception que l'individu a de sa santé mais aussi sa satisfaction à l'égard des liens affectifs entretenus avec son entourage et par rapport à son rôle social.
Est-ce qu'il y a un âge où la personne doit commencer à prendre plus soin de sa santé pour bien vieillir ? Préparer une vieillesse réussie commence très tôt dans la vie (depuis le jeune âge). Cela dit, en terme de prévention, il n'est tout à la fois jamais trop tôt et aussi jamais trop tard ! Une personne âgée peut commencer à adopter un mode de vie sain même à un âge avancé…
Quel mode de vie doit-on appliquer pour vieillir dans de bonnes conditions physiques ? Les premières mesures à prendre pour bien vieillir sont de nature «hygiéno-diététiques». Il faut maintenir un poids raisonnable, adopter une alimentation équilibrée, privilégiant les graisses végétales aux graisses animales, riche en fruits et légumes (vitamines E, A, C et dérivés qui sont des molécules antioxydantes naturelles) et apporter, par l'alimentation, suffisamment de calcium et de vitamine D pour le squelette. Il faut également conseiller la pratique régulière d'une activité physique (au moins trente minutes de marche tous les jours). Cela est important pour l'entretien des fonctions cardio-vasculaires et respiratoires, de la masse musculaire, mais aussi pour aider au maintien de la densité osseuse au niveau du squelette. Cette activité physique régulière permet aussi de réduire le risque de survenue d'un diabète (insulinorésistance) et cela est souvent bénéfique pour le moral. Il faut aussi surveiller et corriger les facteurs de risque comme le diabète, l'augmentation du cholestérol dans le sang ou l'hypertension artérielle. Maintenir une activité intellectuelle et une vie sociale stimulante pour prévenir la dépression et les risques de démences, se faire vacciner pour stimuler le système immunitaire (vaccin contre la grippe notamment) et enfin, ne pas prendre trop de médicaments et demander conseil auprès du médecin traitant sont des précautions hautement recommandées.