Le maire de la capitale tend la main aux associations.
LE MATIN
22 Août 2011
À 18:52
La société civile est appelée à être au cœur du développement de la capitale. Son rôle s'avère primordial pour pallier plusieurs problématiques dont souffre Rabat. Mais, il faut réunir les conditions nécessaires de coopération entre les associations et les responsables locaux pour pouvoir atteindre ensemble les objectifs escomptés. Ainsi, les rencontres de coordination s'avèrent nécessaires comme celle qui a été organisée vendredi dernier en présence du maire de la capitale et quelque 35 associations locales pour débattre du rôle qui échoit à la société civile pour promouvoir la capitale. Une occasion qui a permis de mettre le point sur plusieurs questions ayant trait au développement ainsi qu'aux issues du partenariat entre le conseil de la ville en tant qu'instance élue et les associations en tant que force de proposition de par leur proximité de la population. Ces dernières sont appelées à être créatives dans leurs projets qui doivent répondre aux impératifs du développement ainsi qu'aux attentes de la population. Les associations pointent du doigt la carence enregistrée dans les quartiers résidentiels en centres sociaux et espaces sportifs de proximité. Quelques conventions à caractère social sont conclues entre le conseil communal et quelques associations locales. Mais elles ne sont pas encore mises en œuvre. La dernière session du conseil de la ville a adopté quelques conventions avec le ministère de la Jeunesse et des Sports pour la création de complexes à caractère sportif, social et culturel de proximité. Un projet est en cours d'étude de la part de l'Agence pour l'aménagement de la vallée de Bouregreg en coordination avec le conseil communal pour la création des espaces sportifs sur une superficie atteignant quatre hectares.
Outre les volets socioculturels, les associations peuvent également jouer un rôle important au niveau économique. C'est en tout cas ce qu'a exprimé le maire socialiste qui relève les problèmes du secteur informel et de l'anarchie qui freinent le développement économique de la ville. Les défis sont de taille et nécessitent la conjugaison des efforts de tous les acteurs locaux. Notons que le conseil de la ville a récemment lancé quelques initiatives de débat autour des problématiques que connait Rabat. Deux forums de la capitale ont été tenus sous le thème général « Comment faire de Rabat une ville inclusive ? ». Le premier qui avait pour thème « Quelle politique de la ville répondant aux attentes et aux aspirations des jeunes ?» a relevé, entre autres, l'insuffisance de l'infrastructure dédiée à la jeunesse bien que des avancées aient été enregistrées en la matière. Les maisons de jeunes et les espaces sportifs manquent cruellement. Ainsi, à titre d'exemple, le quartier Hassan n'est pas doté d'une maison de jeunes. Par ailleurs, le deuxième forum a porté sur les disparités sociales et urbaines. Les quartiers ne sont pas homogènes. Ceux qui sont populaires pâtissent de plusieurs difficultés notamment liées aux infrastructures et aux services. Près de 6.000 ménages vivent dans les bidonvilles et 100.000 autres vivent dans les quartiers et zones vétustes. Le taux de pauvreté est deux fois plus élevé à Yaacoub El Mansour (3,16%) qu'à Agdal Riad (1,40%). Entre 1971 et 2010, le poids démographique dans la région est passé de 68% à 35%.
Promesse
Le maire de Rabat, Fathallah Oualalou, a promis au début de son mandat en 2009 de faire de Rabat une ville complémentaire de Casablanca sur le plan économique. Jusque-là, aucune action concrète n'a été réalisée en la matière. Selon une source au conseil de la ville, il fallait attendre les résultants d'une étude commanditée par le conseil de la ville de Rabat en 2009 sur le développement de la capitale pour pouvoir lancer un plan d'action communal afin redresser les dysfonctionnements économiques et sociaux. Les résultats de cette étude sont attendus en septembre. Ses grandes lignes portent sur le pôle de croissance entre dynamisme et fragilités, les enjeux démographiques et socio-économiques, les infrastructures et services, le cadre de vie en sa relation avec la qualité, les difficultés d'accès au logement, les inégalités territoriales, la mutation de la médina…