24 Octobre 2012 À 19:00
Il était temps. À l’instar des grandes organisations publiques ou privées, les Agences urbaines (AU) vont pouvoir bénéficier d’outils de maitrise des risques liés aux engagements qu’elles prennent vis-à-vis de l’État. Le ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville entreprend de mettre en place une cartographie des risques, accompagnée d’un manuel d’audit au profit des AU. Objectif : réduire l’impact de certains aléas sur la réalisation des engagements tracés. Les deux outils contribueront, également, à une meilleure visibilité des risques de chaque département et de chaque opération. Plus encore, les AU pourront aussi s’y adosser pour optimiser leurs ressources financières et humaines. Ceci pour avoir une bonne marge de manœuvre quant à leurs stratégies de croissance. Et enfin, pour traiter de manière plus structurée les risques stratégiques majeurs. Le projet concernera en guise d’échantillon cinq agences urbaines dans la perspective de le généraliser aux 25 AU que compte le pays.
Après le chantier de la certification des AU entamé en 2010, la maitrise des risques s’avère un facteur prépondérant dans la professionnalisation de leur mission. En effet, les AU sont incontournables en matière d’instruction des dossiers et de production des documents d’urbanisme. Les avis qu’elles émettent sont pris en compte pour la livraison des autorisations. Quant aux documents d’urbanisme qu’elles produisent, ils ne sont pas de moindre importance. Pour intégrer tous les changements, souvent accélérés, que les villes marocaines connaissent, le recours à ces documents est primordial. En effet, les enjeux liés à l’urbanisation sont de plus en plus imbriqués et difficiles à appréhender, surtout dans les grandes villes comme Casablanca, Marrakech, Rabat ou Tanger. D’où l’intérêt que les AU soient conformes aux lois et réglementations en vigueur, que leurs informations financières et opérationnelles soient fiables et que la gestion de leurs ressources soit optimale. Pour être bien imprégné de la fonctionnalité de ces deux nouveaux outils, une soixantaine de cadres des AU profiteront d’une formation pointue.
Cette mise à niveau de l’ensemble des procédures à l’intérieur des agences urbaines garantira un niveau de qualité meilleur des services et prestations fournis aux communes urbaines et rurales et aux investisseurs qui présentent des dossiers d’autorisation. En matière d’urbanisme, l’agence urbaine aux côtés des conseils communaux devrait aussi jouer le rôle de veille liée à l’information et à la dénonciation des opérations illégales. Un projet de loi est en cours d’adoption à cet effet. En effet, les AU devraient être encore plus vigilantes face aux défis posés par les villes. La production des documents d’urbanisme, notamment les schémas directeurs et plans d’aménagement devraient aussi obéir à la logique d’harmonisation entre les besoins réels des villes et l’ambition des promoteurs et acquéreurs. Le sujet des dérogations livrées sans réelle prise de compte de leur impact sur la cohérence urbanistique de la ville est récurrent. Il mérite que les nouvelles procédures de gestion s’y attardent avant de se retrouver avec des centres urbains dénués de toute esthétique.