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El Khalfi défend ses cahiers des charges devant les députés

Les groupes parlementaires de la Chambre des représentants ont interpellé le ministre de la Communication au sein de la Commission de l’Enseignement, de la Communication et de la Culture pour qu’il s’explique sur les points de discorde relatifs aux cahiers des charges du pôle audiovisuel public.

27 Avril 2012 À 19:10

La polémique autour des cahiers des charges du pôle audiovisuel public se poursuit au Parlement. Vendredi, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a défendu bec et ongles ses choix devant les députés au sein de la Commission de l’enseignement, de la communication et de la culture. Et ce, en présence des hauts responsables des deux chaînes nationales, notamment Salim Cheikh et Fayçal Laraïchi. En dépit de toutes les critiques qui lui ont été adressées au cours des dernières semaines, le responsable gouvernemental est resté fidèle au même raisonnement. Il estime que les cahiers des charges sont conformes aux dispositions du texte fondamental, notamment les articles 154, 155, 156, 165 et 28. «Si quelqu’un d’entre vous fait ressortir une disposition qui va à l’encontre de la Constitution, je serai le premier à signer son amendement. Je reste à l’écoute de tout conseil», a-t-il lancé aux députés des différents groupes parlementaires.

Il a encore une fois réfuté les accusations de ses détracteurs quant au manque de concertations avant l’élaboration des cahiers des charges. Il a exposé minutieusement les rencontres organisées avec les professionnels, insistant sur la prise en considération des mémorandums des différentes parties. En ce qui concerne le reproche ayant trait à l’intention d’exercer une mainmise sur le pôle audiovisuel public, le ministre de la Communication a relevé qu’aucun parti politique n’a le droit d’imposer sa propre vision aux médias, précisant que la force du Maroc réside dans sa diversité et son ouverture. El Khalfi a tenu à souligner, à plusieurs reprises, que la question de l’indépendance et de la liberté d’action des professionnels est un élément on ne peut plus essentiel : «Les professionnels disposent de la liberté d’action. Le gouvernement ne veut pas intervenir dans leurs affaires. C’est la HACA qui se charge du contrôle de la mise en œuvre des dispositions des cahiers des charges.

Croyez-vous que cette instance aurait pu adopter des documents qui ne consacrent pas l’indépendance des médias ?», s’est-il exclamé.Le ministre a affiché son étonnement des remarques acerbes véhiculées par les différentes parties sur les dispositions des cahiers des charges, estimant que la plupart n’émane pas d’une véritable connaissance de cause : «Je me pose la question si ces personnes ont vraiment lu ces documents avant d’émettre leurs déclarations.»  Plusieurs points ont fait récemment l’objet de critiques tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’institution législative. On peut citer entre autres le volet de la religion. Les détracteurs d’El Khalfi l’accusent de vouloir imposer aux chaînes de télévisions quelques invités. Pour le responsable gouvernemental, il s’agit juste d’une précision qui ne figurait pas dans l’ancien cahier des charges. Le ministre souligne la nécessité de véhiculer via les télévisions nationales les orientations des institutions religieuses nationales.Le ministre a reconnu néanmoins qu’il veut imposer la participation dans les émissions de télévision des jeunes et des femmes, car ces deux catégories ne sont pas assez présentes sur les deux chaînes nationales.

El Khalfi a par ailleurs défendu la nécessité de promouvoir la production nationale. Il a reconnu les difficultés financières mais pense mettre en œuvre progressivement sa stratégie qui s’est appuyée sur les études nationales ainsi que les expériences internationales. La production extérieure doit être soumise aux procédures juridiques des appels d’offres. Il a avoué l’existence de quelques contraintes financières qui seront résolues progressivement.

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