Fête du Trône 2006

Aucun impact sur les prix du carburant au Maroc

La baisse des cours de pétrole ne pourra avoir des retombées positives sur le Maroc que dans quelques mois.

Le prix d’équilibre pour qu’il n’y ait aucune compensation au niveau du carburant est de 65 dollars pour le baril du pétrole.

24 Juin 2012 À 15:58

Il ne faut pas s’attendre à une diminution des prix du carburant au Maroc, même si les prix du pétrole connaissent, dernièrement, une accalmie au niveau international. Tant que le baril du pétrole coûtera entre 65 et 100 dollars, les prix au Maroc resteront inchangés. C’est ce qu’a expliqué au «Matin», le ministre chargé des Affaires générales et de la bonne gouvernance, Mohamed Najib Boulif. «La baisse du prix du jour du pétrole sur le marché de Rotterdam ne pourra avoir un impact sur le Maroc que dans quatre mois. Et ce, à supposer que le pays ne dispose pas déjà d’un stock. En effet, pour négocier avec l’institution concernée, l’acheter sur le marché, le transporter, le raffiner et le distribuer, il faut compter des mois», signale-t-il.Le gouvernement a tablé dans le cadre de la loi de Finances sur un prix de 100 dollars. Mais la moyenne durant les cinq premiers mois de 2012 était de 117 dollars. Ce qui a eu des conséquences considérables sur la Caisse de compensation. Décision gouvernementale«Le prix d’équilibre pour qu’il n’y ait aucune compensation au niveau du carburant est de 65 dollars pour le baril du pétrole. Avant l’augmentation des prix, ce chiffre était fixé à 56 dollars», relève le responsable gouvernemental.Il faut dire que Mohamed Najib Boulif n’a cessé au cours des dernières semaines de justifier la décision gouvernementale en matière d’augmentation des prix des carburants. Il a été interpellé à plusieurs reprises par les parlementaires tant de la première que de la deuxième Chambre. Les discussions, au sein de l’hémicycle, se sont révélées très animées, caractérisées parfois par des échanges virulents entre la majorité et l’opposition. Les critiques des députés et des conseillers ont été très acerbes.SubventionLa mission du ministre n’était nullement aisée. Il a essayé d’attirer l’attention sur la nécessité de l’unification des visions et des efforts de toutes les composantes de la société, «ainsi qu’une mobilisation massive, dans le but d’élaborer une vision globale de la réforme de la caisse de compensation». Actuellement, l’exécutif cherche à cibler les démunis en leur octroyant une subvention financière directe conditionnée par l’accès à l’enseignement et à la santé, en les incitant à s’inscrire dans des programmes d’alphabétisation et dans des activités génératrices de revenus.Mais, selon certains députés, il fallait, en premier lieu, mettre en place la politique de ciblage en bonne et due forme avant de prendre des décisions qui pourront avoir un impact négatif sur les couches moyennes et pauvres, surtout que le mois du ramadan est à notre porte. D’ailleurs, une question orale portant sur la protection du consommateur pendant le mois sacré est programmée aujourd’hui en plénière à la Chambre des représentants. Quelques membres du gouvernement avaient déjà souligné que l’exécutif n’accepterait pas une hausse illégale des prix, sous prétexte de l’augmentation du prix du carburant. Mais la réalité du terrain témoigne d’une autre situation.

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