Malgré une bonne progression des ventes à l'étranger, les importations du pays plombent toujours la balance commerciale. Le taux de couverture s'est ainsi aggravé à 47,7% en 2011.
LE MATIN
29 Janvier 2012
À 11:57
Pas moins de 185,7 milliards de DH : tel est le déficit de la balance commerciale du Maroc au titre de l'exercice 2011. Un record. Et aussi une situation assez prévisible puisque cet indicateur n'a cessé de s'aggraver d'un mois à l'autre tout au long de l'année écoulée, pour se solder par un pic de près de 23% du PIB. De fait, au terme de 2011, les exportations ne couvraient que 47,7% des importations, contre 50,20% en 2010.
L'année écoulée, les importations marquaient une progression forte à plus 19,10% alors que l'exportation poursuit son élan avec une croissance de 13,1%. Il s'agit d'une aggravation du solde commercial de 25,2%. Selon les récents chiffres (provisoires) de l'Office des Changes, les achats à l'étranger se sont appréciés de 56,9 milliards de DH contre une hausse d'à peine 19,5 milliards pour les ventes. Le Maroc a donc toujours des difficultés à développer son offre exportable. Comment expliquer, sinon, que les sorties hors phosphates et dérivés ne croissent pas au même rythme qu'en 2010 ?
Dans le détail, la valeur des exportations s'est établie à 169 milliards de DH au lieu de 149 milliards en 2010. Sur ce montant, les phosphates et dérivés représentent 47 milliards de DH, en progression de 35% d'une période à l'autre. Cette hausse est imputable, en grande partie, au développement des ventes des engrais naturels et chimiques dont les prix ont nettement augmenté au cours de 2011. Les articles du textile et de l'habillement continuent leur progression.
Les ventes de vêtements confectionnés ont ainsi porté sur près de 18 milliards de DH, en hausse de 1,9% par rapport à 2010. Progression plus marquée, en revanche, pour les ventes d'articles de bonneterie (+5,6%) qui ont augmenté à 7,3 milliards de DH. A souligner une tendance mitigée pour les produits électriques et électroniques qui restent toujours orientés à la hausse. Sur la même période, les fils et câbles pour l'électricité ont marqué une amélioration de l'ordre de 600 millions de DH (14,3 milliards de DH contre 13,7 milliards). En revanche, les composants électroniques ont terminé l'année en baisse.
Après un rythme relativement soutenu au cours de l'année, ils se sont établis à 4,8 milliards de DH, soit un recul de 3,3%. Pour ce qui est des flux financiers, les recettes touristiques et les transferts de MRE maintiennent la cadence en dépit d'une conjoncture internationale assez peu favorable. En 2011, les recettes touristiques se sont ainsi appréciées de 4,3% pour se hisser à plus de 58,8 milliards de DH. Même évolution pour les transferts de MRE (+7,3%) qui se chiffrent également à 58 milliards de DH. Parallèlement, le poste des importations s'est établi à 354,8 milliards de DH.
Les dépenses concernant les énergies où le Maroc est fortement importateur ont explosé, augmentant de 22,3 milliards de DH (90,8 milliards de DH à fin 2011), représentant ainsi près de 40% de l'ensemble des produits importés. Les principaux postes de dépenses affichent des progressions à deux chiffres. Le gaz et le fuel augmentent ainsi de 65,7%, le pétrole brut de 26,7%, le gaz et les hydrocarbures de 6,2% et l'énergie électrique de 56,6%.
Les produits alimentaires ne sont pas en reste. En valeur, les achats de blé sur les marchés internationaux, qui frôlent les 11 milliards de DH, continuent de progresser, pour répondre aux déficits de la campagne céréalière des deux années précédentes. En même temps, le prix moyen de la tonne importée s'est apprécié de 27%. Le maïs (90% de nos besoins importés) et le sucre (55% des besoins) restent dans les mêmes trends haussiers. L'enveloppe consacrée au sucre a, pour sa part, dépassé 4,8 milliards de DH, soit 46% de plus par rapport à l'année précédente. Concernant celle du maïs, elle s'est établie à 4,7 milliards de DH, en progression de 27% par rapport à 2010.