17 Août 2012 À 18:26
Se basant sur des archives de l’histoire, l’exposition, qui se poursuivra jusqu’au 25 novembre, présente des objets qui donnent un aperçu de l’esprit du célèbre dramaturge dans le but de montrer comment le Londres du 16e siècle dans lequel il vivait, est devenu une source d’influence et d’inspiration pour le monde entier.Parmi les toiles qui retiennent l’attention des visiteurs de cette exposition figurent deux imposants portraits exposés l’un à côté de l’autre: l’un de la reine Elisabeth Ire et l’autre d’Abdelouahed ben Messaoud ben Mohammed Anoun, ambassadeur du sultan du Maroc auprès de la souveraine anglaise.
Le choix des deux portraits n’est pas fortuit, affirment les responsables du British Museum, soulignant que le portrait de l’ambassadeur marocain traduit, d’une part, la richesse des relations entre les deux pays durant le 16e et 17e siècles et, d’autre part, la fascination que l’envoyé marocain exerçait sur William Shakespeare. En effet, nombreuses sont les références historiques qui affirment que l’ambassadeur Anoun a largement inspiré, par son charisme et sa culture, Shakespeare pour inventer son célèbre personnage d’Othello. Dépêché en l’an 1600 auprès de la cour d’Elisabeth I par le sultan Ahmed El Mansour, Anoun avait pour mission de promouvoir la mise en place d’une alliance anglo-marocaine.
Mais son passage de six mois à Londres, outre son impact sur le renforcement des relations entre les deux royaumes face à l’Espagne: leur ennemi commun de ce temps, allait laisser des traces indélébiles sur la société anglaise. Fait de fascination et de crainte, cet impact a été traduit par de nombreuses œuvres littéraires ayant marqué le Golden Age de la reine vierge. Les amoureux des lettres retiennent notamment la Bataille d’Alcazar de George Peele et les écrits de Shakespeare, en particulier le personnage de Shylock, ou le prince du Maroc dans le Marchand de Venise.