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Le texte passé au crible au sein de la commission des Finances

Le marathon de l’examen et de l’adoption du projet de loi de Finances a démarré au sein de la commission des Finances et du développement économique de la Chambre des représentants. La première réunion, mardi après-midi, a été marquée par une forte présence des députés et des représentants du ministère de l’Économie et des Finances.

Le RNI estime que plusieurs chiffres ne sont pas les mêmes que dans la note de présentation officielle du projet de loi de Finances. Ph. Kartouch

22 Mars 2012 À 18:41

La salle qui avait été témoin, par le passé, de l’absentéisme des parlementaires durant l’examen et le vote du budget, était archicomble au point qu’on a dû emprunter les chaises à la cafétéria du Parlement.

Cafouillage

Dans cette ambiance on ne peut plus animée, le ministre de l’Économie et des Finances, Nizar Baraka, et celui du Budget, Driss Azami, ont dû affronter les critiques acerbes de l’opposition. Leur réponse à toutes les remarques était programmée pour jeudi. Le Rassemblement national des indépendants qui a passé au crible la note de présentation du gouvernement ainsi que les exposés des deux ministres n’a pas fait dans la dentelle même si le président de son groupe Chafik Rachadi estime que le texte ne diffère pas beaucoup de la mouture initiale préparée par l’ex-argentier du Royaume, Salah-Eddine Mezouar. Les députés du parti de la colombe seront-ils dans l’obligation de voter en faveur de ce projet qui a été préparé par le président de leur parti ? Selon l’un d’entre eux, la conjoncture de la préparation du Budget au titre de l’exercice 2012 a changé et par conséquent les prévisions et les mesures à prendre doivent changer.

Chafik Rachadi a relevé plusieurs remarques. La première a trait au retard enregistré dans la soumission du projet au Parlement même si une mouture «bien préparée» existait déjà. Il pointe du doigt la «mauvaise» gestion du temps par l’équipe de Abdelilah Benkirane. Le RNI estime que plusieurs chiffres présentés par les ministres ne sont pas les mêmes que dans la note de présentation officielle du projet de loi de Finances. Les responsables gouvernementaux sont, ainsi, appelés à s’expliquer sur ce point pour clarifier ce cafouillage.

Le parti de la colombe constate, non sans ironie, que l’actuel gouvernement a suivi celui de Abbas El Fassi dans sa vision économique et sa politique des grands chantiers. «Le discours de la rupture prôné il y a quelques mois a disparu.», tient à souligner M.Rachadi pour marquer des points en faveur de son parti qui était l’une des composantes essentielles de l’ancien Exécutif. Le gouvernement de Benkirane est épinglé aussi par la non-concrétisation de bon nombre de ses promesses véhiculées dans le cadre de son programme gouvernemental. Il s’agit notamment de la restructuration du Budget. Le chef de l’Exécutif avait, en effet, promis une nouvelle structure du Budget basée sur les axes des politiques générales au lieu de la distribution des crédits sur les secteurs. L’opposition dont faisait partie le PJD décochait par le passé ses flèches envers l’utilisation de l’approche sectorielle dans la préparation de la loi de Finances au lieu d’opter pour une vision globale. Aujourd’hui, la même remarque est véhiculée par l’actuelle opposition.

Le gouvernement est critiqué également en raison du taux de croissance prévu pour 2012. Majorité et opposition s’accordent sur la difficulté de la conjoncture marquée par la poursuite de la crise économique dans la zone euro et la sécheresse. L’opposition estime que le gouvernement s’est trompé dans la mise en œuvre de ses prévisions. Ce qui se répercutera sur d’autres chiffres contenus dans la loi de Finances. À titre d’exemple, si le taux de croissance prévu n’est pas atteint, les promesses relatives au secteur de l’emploi seront affectées. L’Exécutif est, par ailleurs, appelé à se pencher sur plusieurs dossiers chauds qui nécessitent des réformes urgentes notamment celui de la Caisse de compensation et la problématique des retraites. 

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