10 Octobre 2012 À 15:39
Malgré le renversement de la tendance au niveau du marché national des matériaux de construction, le cimentier Holcim arrive à tirer son épingle du jeu. Malgré le recul de la consommation du ciment depuis le mois d’avril 2012 et des granulats, la filiale du Groupe helvétique affiche des réalisations satisfaisantes. C’est ce qu’a affirmé le président d’Holcim Maroc, Dominique Drouet, à l’occasion de la présentation des résultats semestriels, lors d’une conférence de presse tenue à Casablanca.Le chiffre d’affaires consolidé du cimentier a progressé de 8% à fin juin 2012 s’établissant à 1 960,8 MDH tandis que le résultat d’exploitation a augmenté de près de 18%, soit 697,2 MDH contre 590,5 au cours du premier semestre 2011. Pour ce qui est du résultat net consolidé, il s’est accru de 19% à 491 MDH. Le résultat net part du groupe s’établit à 401 MDH, en progression de 7% par rapport à la même période en 2011. La marge nette, quant à elle, se stabilise ainsi à 20,4% au 30 juin 2012.Du côté des volumes, les ventes du ciment de Holcim ont grimpé de 6% à 1,85 million de tonnes tandis que celles de granulats ont augmenté de 7% (517 000 tonnes) et celles du béton prêt à l’emploi se sont accrues de 9% (296 000 tonnes).
Ces performances ont été réalisées dans un contexte un peu particulier. D’une part, la croissance du marché du ciment a grimpé de plus de 9% à fin juin 2012, contre 7,2% en 2011. D’autre part, le cimentier souligne une augmentation des charges salariales et des coûts de distribution (liés également à la hausse des prix des hydrocarbures et à l’application du Code de la route), sans oublier l’augmentation de la taxe spéciale sur le ciment, introduite par la loi de Finances 2012, pour renflouer le FSH. Ajoutons à cela, l’entrée sur le marché du nouvel arrivant Ciment de l’Atlas qui est monté en puissance et qui a raflé des parts de marché, surtout au niveau de la région de Marrakech. Résultats : la surcapacité de production est estimée à 3,5 millions de tonnes.
Pour le second semestre, le cimentier affiche un optimisme modéré. D’une part, pour maintenir une certaine rentabilité, Holcim a décidé d’augmenter le prix sortie usine. Pour le moment, le top management n’a pas voulu dévoiler le montant de la hausse mais il a promis qu’elle ne sera pas grande et qu’elle se sera faite d’une manière progressive. Pour rappel, cette deuxième hausse, annoncée en avant-première par Holcim, intervient à quelques mois de la première hausse annoncée par les cimentiers qui ont répercuté le relèvement de la taxe spéciale sur le ciment sur le prix de vente, dès la mise en œuvre de cette mesure après l’adoption de la loi de Finances 2012.Concernant le béton prêt à l’emploi, il n’y a pas de hausse de prix en vue. Déjà, les marges s’érodent après l’augmentation du prix du ciment, vu que les producteurs n’ont pas pu augmenter les prix. Du côté du marché de granulat, la tendance est assez stable, par rapport à l’année dernière.
Toujours en matière de perspectives, Dominique Drouet a souligné que «les dernières estimations de la consommation de ciment pour l’année 2012 s’établissent entre 0% à 2% par rapport à 2011». Des prévisions, à la baisse, sachant que les cimentiers tablaient sur une croissance du marché de l’ordre de 5% en 2012. Pour 2013, «le même niveau de croissance est attendu», précise le président du directoire de Holcim Maroc. Les cimentiers, à l’instar des intervenants liés au BTP, s’attendent à une relance des investissements publics en matière d’infrastructures et tablent également sur la relance du secteur immobilier avec l’adoption d’un nouveau produit pour la classe moyenne et la relance des logements à 140 000 DH dont la procédure de commercialisation a été simplifiée.