Fête du Trône 2006

Le parti veut adapter ses statuts à l’exercice du pouvoir

Un colloque y sera consacré les 5 et 6 mai prochain.

Abdellah Baha et Abdelilah Benkirane lors d’une récente réunion publique.

23 Avril 2012 À 17:48

Le PJD se penche sur ses statuts. Dans la perspective de son septième congrès national, qui aura lieu les 14 et 15 juillet, il veut se mettre en harmonie avec sa nouvelle identité de parti au pouvoir. À nouvelle ère, nouveaux statuts. Lors d’une journée d’étude, organisée dimanche à Rabat par la commission préparatoire du prochain congrès, les grandes orientations du nouveau cadre réglementaire du parti ont été discutées. Il s’agit, par exemple, d’une nouvelle redistribution des prérogatives entre le QG à Rabat et les bureaux régionaux, provinciaux et locaux. Inscrit dans l’article 140 de la Constitution, mais aussi à l’échelle de l’État en rapport avec les régions et les collectivités territoriales, ce principe de subsidiarité est inhérent à celui de la décentralisation et de la démocratie locale. Contacté, Slimane El Omrani, vice-président de la commission préparatoire, argue les exigences d’efficacité et de gestion rationalisée que cela implique.Toujours dans le sillage de la Constitution, le PJD pourrait aussi appliquer la règle d’incompatibilité en ce qui concerne les responsabilités que ses membres pourraient avoir. Un président de région ne devrait pas, par exemple, occuper le poste de secrétaire régional.

Une séparation entre les prérogatives électorales et partisanes devrait ainsi voir le jour. Comme chaque parti est appelé à le faire, le PJD doit, également, mettre en place deux commissions, celle de l’égalité des chances et celle des MRE. C’est une autre orientation stipulée par la loi suprême. Et ce n’est pas fini. Selon M. El Omrani, la réflexion bat son plein à propos de l’éventualité d’instaurer une entité d’arbitrage indépendante des instances décisionnelles du parti, à savoir le secrétariat général et le conseil national. Une sorte de tribunal appelé à statuer sur les différends internes. Toutefois, les changements que les statuts du Parti de la lampe devraient subir constituent moins un enjeu organisationnel et électoral (7e congrès) que politique. Le parti qui dirige le gouvernement cherche une nouvelle identité. La peau de force de l’opposition, qui sent la dépravation dans les strates de l’État et chez les gouvernements qui l’ont précédé, lui est devenue trop étroite. C’est d’une nouvelle doctrine dont il a besoin, cohérente avec sa nouvelle vision politique. Un colloque lui sera consacré, les 5 et 6 mai prochain, tellement l’enjeu est de taille. La personnalité politique sur mesure que le PJD cherche aujourd’hui n’est pas facile à acquérir. Il n’arrive toujours pas à renoncer à ses envolées contre tout ce qui ne ressemble pas à son système des valeurs.

Le feuilleton à rebondissement du cahier des charges de 2M en témoigne. Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, reçoit toujours des salves de la part de ses confrères mêmes au sein de la majorité. D’un côté, tous les ministres PJD ou presque agissent comme s’ils n’étaient pas tenus de respecter le principe de solidarité et d’harmonie gouvernementales. Mais d’un autre côté, ils se démarquent de la platitude ambiante d’un gouvernement en mosaïque. Chercher une nouvelle ligne de conduite qui ne grignote pas trop de l’espace des autres partis de la majorité ne sera pas facile. Il va sans dire, par ailleurs, que le prochain congrès maintiendra Abdelilah Benkirane dans ses fonctions de secrétaire général. En tant que chef du gouvernement, il gardera sa première casquette. C’est dans la logique des choses, dira-t-on. D’ailleurs, rien n’a changé concernant le mandat du secrétaire général qui est de 4 ans, renouvelable une seule fois.

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