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Le département d’El Ouardi se refait une santé

Le secteur de la santé a consacré 2 000 postes budgétaires en 2012 ainsi qu’une enveloppe de 12 milliards de DH, dont la majeure partie a été dédiée à la déclinaison des engagements du gouvernement pris dans le cadre du dialogue social.

Les assises sectorielles basées sur l’approche participative constituent une nouvelle tradition du gouvernement de Benkirane.

06 Juillet 2012 À 16:45

Abdelilah Benkirane a présidé, jeudi dernier à Rabat, la réunion hebdomadaire du  Conseil du gouvernement. Outre les points inscrits à son ordre du jour, les ministres ont suivi un exposé d’El Hossein El Ouardi, ministre de la Santé, sur le programme sectoriel de son département pour le prochain quinquennat. Ledit programme remet en surface les défis qu’affronte le secteur. Il s’agit, en particulier, du manque du financement, de la pénurie des ressources humaines, ainsi que des difficultés d’accès aux soins. Le tout enrobé d’une problématique de gouvernance. Pour pallier ces dysfonctionnements, le programme sectoriel du ministère de la Santé s’est articulé autour d’un certain nombre d’actions.

Ces dernières portent notamment sur le repositionnement stratégique du ministère de la Santé, la généralisation de la couverture médicale (Amo et Ramed). À cela s’ajoutent la consécration de la régionalisation et la facilitation de l’accès aux soins dans les zones rurales enclavées. La réorganisation des urgences, la mise à niveau de la politique des médicaments et la prise en charge de la santé mentale ne sont pas en reste. Concrètement, ledit programme est axé sur 55 mesures urgentes, qui sont en cours de mise en œuvre, et 13 programmes comprenant à leur tour 28 plans d’action, ainsi que des réformes dont l’élaboration devra être achevée après les Assises nationales sur la santé. D’ailleurs, les audiences publiques dans le secteur de la Santé, baptisées «Attentes», ont pris fin jeudi. Initiées sous la houlette de département d’El Hossein EL Ouardi, ces audiences d’écoute avaient pour objectif de déterminer une plateforme de travail, qui servira de base pour l’élaboration de la charte nationale pour la santé. Cette dernière devrait cristalliser les attentes des citoyens et des professionnels en la matière. À l’issue de ces audiences, le ministre de la Santé a déclaré «qu’une commission nationale de suivi sera mise en place, dont la mission est de discuter avec tous les partenaires de la méthodologie de travail, de la date de la tenue des assises nationales ainsi que des thèmes à débattre».

Approche participative

Dans cet élan d’idées, il est à rappeler que la vision d’El Hossein El Ouardi s’est basée sur une approche participative, multi partenariale et de co-construction entre les différentes parties prenantes, dont les professionnels et les citoyens. Il s’agit, en fait, du même processus que lors des concertations autour de la politique de la ville. Aujourd’hui, les assises sectorielles basées sur l’approche participative constituent une nouvelle tradition du  gouvernement de Benkirane, dont le staff est de plus en plus séduit par cette pratique.

Parler de la Santé, c’est à l’évidence faire référence aux débrayages infinis que connaît le secteur, dont le dernier a été observé avant-hier, à l’appel des syndicats du secteur de la santé affiliés à l’UGTM, la CDT, la FDT et l’UNTM. Sur ce volet, Hossein El Ouardi, étant lui-même un homme de métier, s’est montré compréhensif : «Je comprends la colère des professionnels de la santé concernant certaines questions, mais nous avons répondu à la plupart des revendications, notamment celles liées à l’augmentation des salaires et les indemnisations pour les permanences. Et nous sommes en dialogue pour satisfaire le reste des revendications», propos tenus lors du point de presse à l’issue du Conseil du gouvernement. Cependant, il a tenu à remarquer que «les citoyens sont les premiers à pâtir de la grève, particulièrement ceux originaires de régions éloignées et ceux qui ont besoin de subir une intervention chirurgicale». En tout cas, le ministre était clair quant à la nécessité du dialogue avec les syndicats et du travail concerté. «J’adopte toutes les revendications. Mais, nous avons besoin de temps».

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