15 Novembre 2012 À 17:20
La zone euro est entrée en récession au troisième trimestre pour la deuxième fois en trois ans, nouveau signe de la dégradation de l’économie en Europe au moment où la contestation monte contre l’austérité, accusée d’être responsable de l’aggravation de la crise. Le Produit intérieur brut de la zone euro a reculé de 0,1% au 3e trimestre, après s’être déjà replié de 0,2% au trimestre précédent, selon une première estimation jeudi de l’office européen de statistiques, Eurostat. Une récession est constatée lorsque le PIB se contracte pendant deux trimestres consécutifs. Après le déclenchement de la crise financière de 2008, la zone euro était tombée en récession, avant de renouer avec la croissance au troisième trimestre 2009.
Le retour en récession de la zone euro n’est guère une surprise, compte tenu de la violence de la crise de la dette. Mais l’austérité imposée pour tenter d’y mettre fin semble également en cause.Du Fonds monétaire international (FMI) à l’Institut de la finance internationale (IIF) - le représentant des 400 plus grandes banques mondiales - en passant par la rue, les voix s’élèvent pour dénoncer les effets pervers des mesures drastiques de réduction des dépenses budgétaires. Début octobre, le FMI avait reconnu avoir sous-estimé l’impact sur la croissance des plans d’austérité dans les pays européens sous assistance financière comme la Grèce.
Devant un parterre de banquiers grecs, le patron de l’IIF, l’Américain Charles Dallara, a estimé mercredi que «l’austérité seule condamne non seulement la Grèce, mais l’intégralité de l’Europe à la probabilité d’une ère douloureuse».Il s’exprimait en pleine journée d’action européenne contre l’austérité, marquée par des heurts notamment en Espagne, au Portugal et en Italie, trois pays sévèrement touchés par la crise.Les chiffres publiés jeudi «confirment que l’économie de la zone euro a un besoin criant de relance macroéconomique», estime Martin Van Vliet, d’ING.