LE MATIN
24 Janvier 2012
À 20:32
Dès son avènement, le gouvernement Benkirane s'est montré prudent sur les questions économiques. En effet, selon Mohamed Bouzahzah, professeur d'économie à l'Université Mohammed V-Souissi, à Rabat, le taux de croissance de 5,5% annoncé dans la déclaration gouvernementale peut être considéré comme «raisonnable et possible». C'est ce qu'il a affirmé récemment dans une déclaration à la MAP, notant que ce taux reste toutefois «modeste» eu égard aux potentialités réelles de l'économie nationale.
Mohamed Bouzahzah reproche au gouvernement d'avoir présenté une «déclaration de bonnes intentions et d'objectifs» au lieu d'un «véritable programme d'action», précisant que celle-ci «ne précise pas les moyens qui seront mis en œuvre pour atteindre les objectifs avancés». «Comment le gouvernement compte-t-il atteindre ses objectifs alors qu'il s'est lié les deux mains en n'utilisant pas les instruments traditionnels de relance, notamment budgétaire et monétaire», s'interroge le professeur universitaire, qui se félicite toutefois de l'intention du gouvernement de procéder à des réformes structurelles et courageuses, notamment pour ce qui concerne la Caisse de Compensation. Pour cet expert en économie renommé, la suppression, au minimum, de la subvention sur les produits énergétiques est urgente.
Pour ne pas affecter le pouvoir d'achat des consommateurs, le gouvernement pourrait, selon lui, envisager plusieurs «solutions de remplacement», la plus simple étant de compenser l'impact de la réforme de la Caisse de compensation sur le pouvoir d'achat des Marocains par une réduction de la TVA. Mais ladite réforme devrait, pour sa pérennité, se faire dans le cadre d'une réforme générale du système fiscal.