Naissance de SAR Lalla Khadija

Au cœur du haras d’El Jadida

À l’occasion du troisième Salon international du cheval qui va se dérouler du 17 au 21 octobre à El Jadida, une visite dans le plus vieil haras du Maroc s’impose afin de découvrir le véritable univers du cheval d’élevage.

Le haras dispose de 97 box et 52 stalles en plus des dépendances et des ateliers.

14 Octobre 2012 À 13:01

Sur la route de Casa, à quelque 3 km du centre-ville d’El Jadida, se trouve le haras d’El Jadida. Le lieu est facile à trouver, même si sa façade extérieure est discrète. Passé le porche d’entrée, de style arabo-mauresque, on pénètre dans la cour d’honneur, au centre de laquelle se trouve une fontaine revêtue de faïence. De part et d’autre, des allées et des boxes avec les chevaux, leur nom, leur date de naissance, etc.Le haras qui avait été créé par le maréchal Lyautey en 1913, pour des raisons purement militaires, s’étend sur une superficie de six hectares environ. Outre les 97 boxes et les 52 stalles, il y a des dépendances et des ateliers : une forge, une sellerie, une menuiserie et naturellement une infirmerie. D’ailleurs, les directeurs de l’établissement sont aussi vétérinaires. Les différentes races : le cheval barbe, le plus marocain de tous, qui doit son nom au fait qu’il était la monture préférée des Berbères, jadis.

Puis le cheval arabe, venu d’Orient, à la faveur des avancées de l’Islam et des croisements qui ont donné l’arabe-barbe, le pur-sang arabe et le pur-sang anglais, et l’Andalou… qui est barbe. Chaque cheval a ses caractéristiques, son pedigree. Et les contrôles sont extrêmement rigoureux. Mais, pour arriver à cette classe-là, il a fallu des siècles de travail. Les meilleures espèces mélangées aux meilleurs spécimens, on obtient forcément les meilleurs étalons, et c’est là le rôle essentiel du haras : préserver la race et l’améliorer. Et mettre ainsi à la disposition des éleveurs et des agriculteurs les meilleurs chevaux possibles, pour le meilleur rendement possible.

Quelles sont donc ses activités actuelles ? Le but essentiel du haras d’El Jadida c’est de mettre à la disposition des privés, agriculteurs ou éleveurs, des étalons pour qu’ils puissent assurer une reproduction de chevaux sains et robustes. Car ce haras possède ainsi des stations de monte, autrement dit, des lieux où les étalons viennent rencontrer des juments pour s’accoupler. Elles sont situées à Arbâa El Aounate, Chtouka, El Jadida, Ouled Frej, Berrechid, El Gara, Ouled Abbou, Ouled Saïd, Settat, Sidi Hajjaj, Had Soualem et Khemis Zemamra. Quatre sont permanentes. Les autres ne sont ouvertes que pendant la saison de monte. Les étalons du haras sont emmenés dans ces stations pour l’insémination artificielle. Un peu plus de 2 200 juments y sont saillies chaque année et environ 800 produits sont déclarés chaque année.

Toutefois, les capacités du haras sont limitées. Il ne peut répondre à toutes les demandes, faute d’étalons en nombre suffisant et faute d’effectifs conséquents… Ainsi, il abandonne peu à peu sa vocation première au profit de la simple gestion. Et cela peut entraîner un déclin de la production équine. D’autre part, le haras comporte un club équestre privé pour l’initiation à l’équitation et il met également sur pied des circuits de randonnées à cheval, comme il en existe dans la région de Meknès. L’autre activité du haras, que beaucoup ne connaissent pas : c’est l’organisation des fantasias. C’est le haras qui contrôle les chevaux des moussems. C’est sa direction qui participe au jury des fantasias… Comme il contrôle les courses hippiques et il veille très scrupuleusement à ce que tout soit régulier.

Ainsi, le cinquième festival du cheval permettra de découvrir les chevaux de tous les coins du Maroc, mais aussi d’autres pays, arabes et européens. Ce sera à la fois de la distraction, du spectacle et de la découverte pour les amateurs et les professionnels qui auront l’occasion d’aller à la rencontre des exposants et des métiers liés au cheval. Un lieu de rencontre unique !

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