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La migraine, une maladie qui garde tous ses mystères

Souvent, la migraine n’est pas reconnue comme maladie par ceux qui en souffrent et leur entourage. Elle est alors confondue avec un simple mal de tête ou vue comme un prétexte pour «avoir la paix». Et pourtant, il s’agit d’une maladie à laquelle les médecins du monde entier n’ont pas encore trouvé de remèdes efficaces.

L’origine des migraines n’est pas encore connue avec précision, mais la plupart des experts s’accordent à dire qu’il s’agit d’un «dérèglement vasomoteur».

02 Octobre 2012 À 19:29

Dès qu’on a mal à la tête on dit à tort ou à raison «je souffre d’une migraine». Et pourtant loin d’être une simple céphalée, la migraine est une réelle maladie. Elle se définit par un ensemble de symptômes, dont le mal de tête et des troubles associés de types digestifs, comme des nausées, voire des vomissements, ou une gêne à la lumière ou au bruit, ce qui incite le malade à rester allongé dans le silence et le noir quand il le peut.

La douleur survient par crises, s’installant de manière progressive. Touchant la moitié de la tête, elle est pulsatile et battante avec parfois une sensation de serrement ou d’écrasement au niveau des tempes. Les crises peuvent durer de 4 à 72 heures, d’intensité modérée ou sévère et souvent aggravée par un effort physique. Il faut observer le repos dès que la douleur s’annonce.La migraine peut aussi être associée à des symptômes neurologiques transitoires qui peuvent précéder la crise (trouble de la vue, de la sensibilité, de la parole…), formant ce que les médecins appellent «l’aura». On parle alors de «migraine avec aura». Cette dernière, appelée aussi «migraine accompagnée», se caractérise par la survenue de paresthésie (fourmillements), de convulsions, une altération du langage dont la cause se situe au niveau du système nerveux alors que les organes de la phonation sont normaux (le pharynx en particulier). Les autres symptômes survenant au cours de la migraine accompagnée sont des perturbations neuropsychiques transitoires et des troubles de la circulation (altérations vasomotrices).Outre «l’aura», on distingue plusieurs variétés de migraines.

La migraine ophtalmique, au cours de laquelle les maux de tête sont précédés de signes neurologiques visuels ; la migraine vertigineuse, qui se caractérise par la survenue de troubles très sévères à type de sensation de fourmillements s’accompagnant de vertiges et parfois d’hémiplégie (demi-paralysie du corps) ; la migraine hémiplégique familiale. Il s’agit d’une forme rare de migraine à transmission héréditaire concernant les deux sexes et associant la présence de migraine et d’accidents hémiplégiques. Enfin, on distingue la migraine cervicale appelée également syndrome de Bärtschi-Rochaix. Cette variété de migraines est due à un traumatisme par compression de l’artère vertébrale. Cette compression entraîne le syndrome sympathique cervical postérieur. Plus précisément, il s’agit d’un ensemble de symptômes se caractérisant par la présence de douleurs à type de céphalalgies (maux de tête) apparaissant au niveau de la partie arrière du cou (nuque) et de la région occipitale (base du crâne) associées à d’autres symptômes, entre autres des vertiges.

Par ailleurs, l’origine des migraines n’est pas encore connue avec précision, mais la plupart des experts s’accordent à dire qu’il s’agit d’un «dérèglement vasomoteur» même s’ils ont du mal à se mettre d’accord le traitement à prescrire, comme en témoigne Imane, 31 ans : «Cela fait dix ans que je souffre de migraines. Je n’arrive toujours pas à connaître son origine, pourtant j’ai consulté plusieurs médecins et chacun d’eux m’a parlé d’une cause différente. Alors, pour calmer mes crises, je prends des calmants qui finissent par me faire mal à l’estomac. J’ai également essayé un traitement de fond, cependant, il n’a pas servi à grand-chose et comme j’ai en moyenne trois à quatre migraines par semaine, ça me fait beaucoup de calmants à prendre», raconte-t-elle.Facteurs de la maladieLes facteurs qui déclenchent la migraine sont nombreux et de différentes natures. Il peut s’agir de stress ou, au contraire, la détente physique, certains aliments (œufs, fromages, fraises, chocolat…). Mais aussi le jeûne, l’hypoglycémie, le manque ou l’excès de sommeil, ainsi que les odeurs incommodantes, les bruits dérangeants et, fréquemment, la période menstruelle chez la femme.À noter que, selon les médecins, on ne peut pas guérir définitivement de la migraine. Ceci pourrait expliquer pourquoi certaines personnes qui en sont atteintes ont souvent recours à des techniques et des traitements non pharmacologiques comme l’acupuncture, l’homéopathie, l’ostéopathie. Et même si leur efficacité n’est pas prouvée scientifiquement, ces traitements peuvent parfois soulager. D’autres personnes, ne supportant plus les douleurs régulières, tentent également la saignée «El Hijama», une pratique qui consiste à prélever du sang à des endroits déterminés.


Explications: Abdellatif Achibet, généraliste

«La migraine peut aussi toucher l’enfant à partir de 10 ans»

❶Quels sont les différents traitements de la migraine ?La prise en charge médicamenteuse de la migraine comprend deux types : le traitement de la crise : pris en début de crise est plus efficace, il a pour objectif de diminuer la douleur et les signes associés, il repose essentiellement sur les antalgiques et les anti-inflammatoires. D’autres traitements, plus spécifiques, sont réservés pour des douleurs plus aiguës et persistantes. Le traitement de fond pris en continu sur une période de six mois environ vise à rendre le migraineux moins sensible aux facteurs déclenchants, à réduire la fréquence, l’intensité et la durée des crises, et ainsi à améliorer la qualité de la vie ; mais attention aux interactions médicamenteuses : certaines associations peuvent être graves ! L’avis et le choix des médicaments par le médecin s’imposent dans tous les cas.❷Pourquoi la migraine est-elle plus présente chez la femme que chez l’homme ?La migraine affecte souvent l’adulte de moins de 40 ans, mais peut aussi toucher l’enfant à partir de dix ans. Les femmes sont plus touchées ; les crises migraineuses sont sensibles aux variations et fluctuations hormonales. En effet, le cycle menstruel peut constituer un facteur déclenchant ainsi que la prise de contraception orale chez certaines femmes. Par ailleurs, on constate un décroit de la migraine après la ménopause et pendant la grossesse. ❸Que conseillez-vous aux personnes souffrant de migraines ?Observer une bonne hygiène de vie. Parmi les facteurs provoquant des crises, citons d’abord l’alcool, le tabac, et la caféine. On peut aussi citer : menstruations ; l’énervement, contrariétés, stress, tension psychologique extrême et le surmenage ; efforts physiques ou intellectuels entraînant une fatigue excessive ; parfois les facteurs environnementaux comme l’orage, le froid ou la brusque variation de température, la luminosité, les odeurs fortes voire, exceptionnellement, certains parfums ; facteurs alimentaires, sensibilité ou allergie à certains aliments en particulier les œufs, les fraises, les fruits de mer et même le chocolat ou certains fromages. Les repas copieux, l’alcool ainsi que le jeûne sont également déconseillés aux migraineux ; voyage et exposition excessive au soleil et enfin le trouble de sommeil ou décalage horaire.

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