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La Fondation Attawfiq Micro-Finance monte en régime pour plus d’efficacité

La Fondation Banque Populaire pour le microcrédit change de dénomination et devient Attawfiq Micro-Finance. Le changement de nom et d’identité visuelle a été révélé, les 19 et 20 octobre dernier à Marrakech, à l’occasion de la première Convention du personnel sur le thème : «Pour une microfinance responsable».

Mohamed Benchaâboun, président du groupe Banque Populaire, et Mustapha Bidouj, DG de la Fondation Attawfiq Micro-Finance.

26 Octobre 2012 À 15:46

La première Convention du personnel, organisée par la Fondation Banque Populaire pour le microcrédit (FBPMC), laquelle s’appelle désormais Attawfiq Micro-Finance, a été un événement charnière dans les annales de l’institution. La rencontre, qui était marquée par la présence de Mohamed Benchaâboun, président du groupe Banque Populaire, était en effet l’occasion de présenter à la fois un nouveau visage et de nouvelles orientations de la Fondation.

Les débats ont été ponctués par les interventions d’éminents experts, marocains et étrangers, qui ont échangé leurs points de vue à partir des résultats d’une étude réalisée début 2011 par le Français Audencia Groupe (Université Nantes), portant sur l’évolution comparée du microcrédit dans trois pays qui sont le Maroc, l’Inde et la Bosnie. S’agissant du Maroc, il ressort de cette étude notamment que «l’évolution future des composantes de l’activité reste très ouverte». Cela signifie des opportunités de taille pour la Fondation Attawfiq Micro-Finance qui, malgré un contexte de crise, poursuit ses efforts de diversification de produits et services à caractère financier. «Une grande maîtrise de la gestion du risque et un système d’information fiable et performant, sans oublier la réactivité aux événements, sont les éléments qui ont permis à la Fondation de sortir renforcée, plus rapidement que d’autres, de la crise», a d’emblée précisé Mohamed Benchaâboun, à l’ouverture de la Convention.Un développement inespéréMustapha Bidouj, directeur général de la Fondation, a présenté l’expérience de l’institution en précisant notamment que : «la microfinance a connu un développement inespéré, porté par une demande forte due à l’importance de l’informel et une offre militante, avec un grand souci de rigueur dans la gestion». Il fait rappeler que la différence fondamentale entre le microcrédit et le crédit classique réside essentiellement dans les niveaux des montants prêtés, dans la durée de ces prêts et dans les périodicités de remboursement. En effet, ces montants se situent, en général, entre 3 000 et 50 000 DH pour des durées allant de 6 à 48 mois et moyennant des périodicités de 7, de 14 ou de 28 jours.D’une manière générale, après des débuts où le taux de défaillance s’avère plus élevé que dans le crédit classique, les écarts s’amenuisent très rapidement. Soulignons aussi que le taux d’impayés dans le microcrédit est passé de 1,79% fin 2011 à 0,80% en mai 2012. Avec 351 agences, la Fondation Attawfiq Micro-Finance améliore, aujourd’hui, son maillage national, notamment dans les périphéries urbaines et les zones rurales. En 2011, c’est un montant de 1,27 milliard de DH qui a ainsi été débloqué pour 120 289 dossiers de crédit.

Pour Faouzi Mourji, professeur à l’Université Hassan II-Aïn-Chock, de Casablanca, «il a été levé, au cours des trente dernières années, un vieux paradigme qui affirmait que les pauvres étaient de mauvais payeurs». Il a été prouvé, en effet, que les gens de condition sociale modeste, voire pauvre, empruntent et remboursent souvent correctement. Un autre paradigme existait, disant que les pauvres n’ont rien à épargner. En réalité, il a été démontré sur le terrain que cette population épargnait souvent dans des conditions déplorables, certes, mais dans la dignité. «Dans la région d’Ouarzazate, par exemple, il y a des gens qui entassent des tapis en guise d’“épargne”. En cas de crise, tout le monde sort ses tapis sur le marché, au même moment. Du coup, le prix des tapis chute et l’épargne se déprécie évidemment», analyse le Pr Faouzi Mourji.

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