21 Février 2012 À 18:31
Confiant et déterminé, Mohammed El Ouafa affichait ce mardi la mine des grands jours. Le ministre de l’Éducation nationale a bien su « assurer » sa première sortie médiatique organisée hier au siège du ministère à Rabat. Etape par étape, le chef de ce département dévoilait dans son discours les grandes orientations de sa « nouvelle » politique. D’après ce responsable, il sera question, d’abord, de réactiver le Conseil supérieur de l’éducation et de la formation, institution présidée auparavant par feu Meziane Belfkih et chargée de l’adoption de la Charte nationale de l’éducation. Ce conseil dont la dernière réunion remonte à l’année 2008 sera désormais chargé de la prise de toutes les mesures nécessaires à l’amélioration du système éducatif.
Si les décisions de cet organe auront un caractère consultatif, elles pourront toutefois devenir contraignantes si la situation l’exige. « Ce conseil jouera le rôle d’un petit parlement au sein duquel, les experts pourront débattre de tous les sujets relatifs aux questions de l’éducation et de l’enseignement dans le cadre de trois sessions principales dont la première sera tenue au début de l’année scolaire. Quant aux deux autres, elles seront organisées au cours et à la fin de l’année », indique le ministre. Cet organe dont la loi organisationnelle sera bientôt finalisée, sera formé donc de membres de la famille de l’enseignement, mais il impliquera également d’autres représentants du secteur économique et social ainsi que des experts dans le domaine de l’éducation et de la formation. Les conclusions auxquelles parviendrait cette équipe d’experts pourront être débattues, d’après le ministre, au sein du gouvernement et du Parlement. « Il est temps de reconnaître que le Maroc regorge de compétences et d’experts qui doivent désormais être impliqués dans l’amélioration du système de l’enseignement. Cette démarche pourra être réalisée à travers ce conseil. Le ministère de l’Education nationale n’aura désormais plus recours aux services des cabinets d’étude étrangers pour demander conseil.
J’ai pris la décision d’annuler toute collaboration avec ces bureaux », annonce le ministre. Le ministère prévoit par ailleurs d’examiner et d’adopter un Statut unifié de l’enseignant. Ledit statut définira « les catégories» de cadres intervenant dans le cadre du système de l’éducation et de l’enseignement. «Je veux appeler à partir de cette tribune tous les enseignants à cesser les enchères autour de revendications catégorielles», souligne M. El Ouafa. Autre décision non moins importante annoncée par le responsable gouvernemental est le maintien des mêmes Curriculas, programmes et livres scolaires. « Il ne sera pas question d’adopter de nouvelles réformes tant que celles en cours n’ont pas été évaluées. Il sera inconcevable que la nomination d’un nouveau gouvernement entraîne à chaque fois l’adoption de nouvelles refontes.
Plus d’écoles d’excellence et de lycées de référence au Maroc, voici l’une des décisions du ministre de l’Education nationale. M. El Ouafa est bien catégorique : « Je suis pour l’égalité des chances au niveau de l’enseignement et l’existence de telles écoles pourrait créer une sorte de tension entre les élèves marocains. Ces établissements dont la création coûtera des milliards de centimes à l’Etat pourront se transformer en des lieux accueillant des fils de bourgeois ou d’hommes de pouvoir, ce qui n’est plus permis dans ce nouveau Maroc démocratique », tient à affirmer le ministre. Pour ce responsable, la rationalisation des dépenses publiques en matière de l’enseignement passe forcément par l’annulation de fausses dépenses et un contrôle général des dépenses.