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Réélection sur fond de polémique à la tête de la Chambre de commerce

● L’istiqlalien Fouad Zine Filali a été reconduit à la présidence de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Fès-Boulemane lors d’une élection qui suscite toujours la polémique.
● L’opposition dénonce des fraudes et la non-transparence de ces élections, surtout que le président élu n’avait pas, selon elle, la majorité à la veille de l’assemblée. Explications.

Fouad Zine Filali, président de la CCIS de Fès-Boulemane

04 Septembre 2012 À 17:50

Le Matin : Vous avez été reconduit à la présidence de la Chambre de commerce, d’industrie et des services après une élection qui suscite la polémique surtout que vous n’aviez pas la majorité à la veille de l’assemblée ? Fouad Zine Filali : Les élections se sont déroulées de la manière la plus démocratique et la plus transparente qui soit. Évidemment, il y avait deux clans et des membres qui portent d’autres couleurs politiques avec la présidence de la Chambre assurée par un président istiqlalien. Mais nous étions tous beaucoup plus intéressés par un programme et par la continuité de tous les projets lancés lors de l’ancien mandat. Nous avons tenu aussi à avoir plus d’homogénéité au niveau du bureau aussi bien pour le bien de la région que de la Chambre. Et les membres qui ont voté pour le nouveau bureau et ont adhéré à notre programme étaient de différentes couleurs politiques, ente autres le RN, le MP et le PAM, et non seulement des istiqlaliens. Il y avait aussi des sans-appartenance politique qui ont voté pour ce nouveau bureau. Je pense que dans ce contexte d’élection d’avant et après l’assemblée, avec deux clans et différentes appartenances politiques, il est normal qu’il y ait polémique notamment de la part du clan qui enregistre que la balance ne penche pas de son côté et qui parle des élections non transparentes.

Le jour des élections, il a été enregistré une forte présence des partisans qu’on appelle à Fès les milices de Chabat pour intervenir comme ils le font lors des sessions des conseils de la ville. Pourquoi ces gens ont-ils été appelés en renfort puisque les élections sont censées être démocratiques ? J’étais à l’intérieur de la Chambre et je ne savais pas ce qui se passait à l’extérieur. L’important pour moi est que cette assemblée se déroule de la manière la plus démocratique avec notamment la présence du représentant des autorités locales et celui du ministère de l’Industrie et du Commerce. Et cette assemblée s’est en effet bien déroulée à part quelques petits incidents de la part de quelques membres et que je comprends aujourd’hui. Mais ce qui se passait à l’extérieur ne regardait que les autorités locales mieux placées pour gérer les choses. En fait, je n’ai rien à dire là-dessus.

Quelles sont les grandes lignes de votre programme pour ce deuxième mandat ?Lors de mon premier mandat à la tête de la Chambre, nous avons essayé de mener des projets assez importants et conséquents et qui ont mobilisé des budgets importants, alors que pendant de longues années, voire des décennies, la Chambre était en stagnation, une sorte de boîte postale. J’ai tenu à mener à bon port différents projets malgré les blocages que j’ai subis du fait de l’opposition. Aujourd’hui, notre objectif est de poursuive les projets que nous avons entamés lors de l’ancien mandat. Il s’agit entre autres de la mise à niveau des zones industrielles. Une convention pour la mise à niveau de la zone industrielle de Bensouda a été signée lors de l’ancien mandat et il est question de concrétiser la mise à niveau de cette zone ainsi que celles des autres zones industrielles. Il est inacceptable aujourd’hui de continuer à travailler dans ces zones industrielles que je qualifie, sans exagération, de bidonvilles industriels avec l’absence entre autres d’éclairage et de chaussées adaptés à ce type de zones. De son côté, le projet de la P2I Ras Al Maa, prévu par le Pacte national pour l’émergence industrielle, il s’étale sur une superficie de 420 ha dont 200 ha dédiés à une zone franche. Et il est important aujourd’hui de définir la vocation de la région. Dans les années 60 et 70, Fès était une des capitales du textile et cuir et actuellement avec la crise que connaît le secteur, il est important de mener des débats sur la future vocation industrielle de la région pour promouvoir la richesse et l’emploi. Le nouveau bureau s’assigne aussi comme objectif de poursuivre le projet du parc d’exposition. Nous avons adjugé trois marchés pour les premières composantes et nous allons poursuivre la réalisation de ce projet avec l’appui du ministère d’Industrie et du Commerce et ainsi que des autorités locales pour qu’il soit prêt dans les prochaines années. Il y a aussi le programme de la mise à niveau du commerce de proximité et du petit commerce. Et là il va falloir profiter de la particularité de la médina de Fès et mener une réflexion pour encourager ce type de commerce et permettre à Fès de retrouver sa position de carrefour du commerce. Nous avons dans ce sens démarré le projet de mise à niveau de Kissariat Al kifah et on va lancer d’autres projets au niveau des autres petits souks de la médina. Il est aussi question d’être à l’écoute des adhérents et des associations professionnelles membres et de pouvoir répondre à leurs doléances. Nous tenons aussi à être une force de proposition pour le développement de la région.

Lors de votre ancien mandat, plusieurs projets ont été bloqués par l’opposition et le seul projet mis sur rails est celui du parc d’exposition du fait que vous êtes le seul ordonnateur. Comment comptez-vous faire face à l’opposition pour mener à bien vos projets lors de ce nouveau mandat ?Il va y avoir toujours opposition et c’est normal dans une institution avec des membres de différentes couleurs politiques. Mais je tiens à préciser que durant mon ancien mandat, je suis arrivé, malgré les blocages, à mener plusieurs projets. Et toutes les assemblées ont abouti à des résultats par ce que nous trouvons toujours des compromis. Je pense qu’il n’y a pas que le parc d’exposition qui marche. Il y a la convention de kissariat Al kifah qui a été votée ainsi que la mise à niveau de la zone industrielle de Bensouda. Il est important aussi de préciser que Fès est une ville très politisée et c’est normal qu’il y ait opposition. Certes, j’aurai aimé qu’il y eût un consensus entre les élus et faire emporter le professionnalisme et l’intérêt de la ville sur les appartenances politiques. Mais je pense qu’avec le nouveau bureau, les choses seront plus fluides par ce que nous avons plus tablé sur les personnes et non sur les couleurs politiques. Et nous allons œuvrer pour faire avancer rapidement les différents projets pilotés par la Chambre.

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