27 Décembre 2012 À 18:45
Le Matin : Que pensez-vous du cas Taarabt ?Walid Regragui : Je ne veux pas trop m’attarder sur Taarabt. C’est malheureux surtout pour lui. Je pense que le public marocain est déçu parce qu’il l’a vraiment soutenu. Il y a eu dernièrement beaucoup de ferveur autour de lui au Maroc. C’est malheureux pour ces gens-là qui ont peut-être cru en lui. Il a fait des choix. Il est assez grand pour les assumer. C’est malheureux pour lui qui est capable de dire qu’il aime son pays et qui ensuite fait des choix à contrecœur. C’est un mauvais exemple de dire qu’il aime son pays et faire ce genre de geste. Je suis persuadé qu’il a ses raisons obscures que lui seul connaît. Vous l’avez descendu quand il avait quitté l’équipe nationale à la veille de l’Algérie, ensuite vous avez fait marche arrière en disant que vous étiez allé trop fort, est-ce que ce dernier épisode ne vous conforte pas dans votre idée initiale ?Avec Adel à un moment ça devient marron, on n’arrive plus à trop le suivre. Il drible aussi bien à l’intérieur du terrain qu’en dehors. J’ai juste envie de dire que c’est malheureux pour lui puisqu’il y avait tout un peuple prêt à l’adorer. Il avait juste à venir et montrer son talent. Mais du moment qu’il n’est pas venu, ça nous conforte un petit peu dans nos choix. Nos critères de choix étaient de dire qu’on ne ferme pas la porte à personne, et de faire notre travail qui était d’aller voir Adel Taarabt comme Marouane Chamakh pour savoir leur état d’esprit. Peut-être que les maux de l’équipe nationale viennent de cet état d’esprit. Quand on ne répond pas au téléphone, c’est un manque d’éducation ou du caractère et c’est ce qui nous a manqué sur le terrain lors des dernières années. Quand on a peur de répondre au sélectionneur ou d’expliquer au moins ses choix... J’ai toujours été clair avec les sélectionneurs, au moins je leur dis que ça ne m’intéresse pas ou ça m’intéresse. Et quand on ne le fait pas, c’est un manque de caractère. Est-ce que vous pouvez vous mettre à sa place et comprendre ses raisons ?Il a bien évidemment ses raisons, mais ce que je ne peux pas accepter c’est de ne pas répondre au sélectionneur national. On doit répondre au sélectionneur de l’équipe nationale. On lui dit : «écoutez, coach, pour ce mois-ci ce n’est pas possible». Je comprendrais, mais je ne peux accepter qu’il ne réponde pas au sélectionneur. Dire dans un journal français qu’il aime son pays et refuser trois jours de voir l’entraîneur parce qu’il ne s’attendait pas à ce que ce dernier le rencontre ! Il a été pris à son propre piège parce qu’il a voulu bluffer les supporters de l’équipe nationale. Pourquoi avoir opté pour la Zambie ?«On a choisi la Zambie parce que c’est une équipe qui participe également à la CAN. En plus il n’y a pas mieux que de se frotter avec le champion en titre. Il était également prévu d’affronter l’Éthiopie, mais elle s’est rétractée au dernier moment et donc on a choisi la Namibie… L’essentiel avant tout c’était de faire face à des équipes africaines pour créer des automatismes entre les joueurs.