20 Juin 2012 À 18:01
Moins de 15 jours après que Pim Verbeek, directeur sportif des équipes nationales, a signifié à Hamidou Ouarga qu’il ne fait plus partie de son staff technique, des langues commencent à se délier. Selon une source proche, l’éloignement de Ouarga à un mois du début des phases finales du tournoi de football serait motivé par des raisons autres que celles avancées, à savoir les retards pris dans l’envoi des extraits de naissance des 35 joueurs présélectionnés et des 12 accompagnateurs de l’équipe.Or, selon notre source, la mise à l’écart de Ouarga suscite moult interrogations, tant ce dernier occupe la fonction d’entraîneur adjoint de l’équipe olympique et non pas celle d’un administrateur.
Ce qui a amené notre source à dire que «c’est une divergence de points de vue sur la présélection de certains joueurs». Notre source soutient que Ouarga «a œuvré depuis sa nomination avant même l’arrivée de Verbeek à la sélection des joueurs capables d’apporter un plus à cette équipe et qu’il a toujours été contre certains choix du technicien néerlandais qui se sont avérés au fil des compétitions de mauvais choix».Notre source en veut pour preuve la convocation de Mohamed Amsif qui n’a pas disputé le moindre match avec son équipe d’Augsburg depuis son retour de la Coupe d’Afrique des nations avec l’équipe nationale et qui est apparu avec un niveau faible lors du tournoi de Toulon ou encore la non-convocation d’Abderrazak Hamdallah qui a contribué activement à la qualification du Maroc aux JO de Londres. Poursuivant son récit, notre source indique qu’en 21 mois de collaboration, Verbeek n’a jamais remis en question la qualité de travail effectué par Hamidou Ouarga qui s’est toujours comporté en véritable professionnel. Un éloignement que tous les observateurs n’arrivent toujours pas à expliquer compte tenu des «raisons» invoquées pour le justifier. Contrat en bétonLa faute commise par Verbeek en sélectionnant Mehdi Carcela lors du championnat d’Afrique des moins 23 ans qualificatif pour les JO qui s’est déroulé au Maroc entre novembre et décembre 2011 sans prendre la peine de vérifier si le joueur est qualifié ou pas constitue une faute administrative plus grave que celle des extraits de naissance reprochée à Ouarga. Notre source relève que si Verbeek agit de la sorte, c’est parce qu’une clause de son contrat stipule qu’il a le droit de choisir qui il veut dans son staff. Sans cette clause, souligne notre interlocuteur, il ne se serait jamais comporté de la sorte. Toute cette affaire remonte au Tournoi de Toulon quand Verbeek a chargé l’administrateur de préparer les extraits de naissance des joueurs et des 12 accompagnateurs. Une fois de retour au Maroc, Verbeek, qui a eu connaissance de l’absence de certains extraits de naissance, notamment ceux de 10 joueurs de l’équipe première en concentration à Marrakech, a, semble-t-il, piqué une colère en s’adressant de manière peu convenable à Ouarga dans un hôtel à Rabat.
Ce dernier, apprend-on de notre source, lui aurait répondu qu’il n’y avait pas le feu en la demeure, que les extraits seraient prêts à temps et que ce n’était pas la première fois que le Maroc se qualifiait à une phase finale des Jeux olympiques. Une réponse qui n’a pas plu au technicien néerlandais qui a proféré des mots vexants à l’égard de la FRMF. Suite à cet épisode, le directeur sportif des équipes nationales a envoyé un email à Ouarga, ainsi qu’au président de la fédération, Ali Fassi Fihri, à son conseiller, Karim Alem, au secrétaire général, Tarek Nejem, et à d’autres membres fédéraux. Verbeek a écrit ceci : «Ouarga, on ne s’entend pas. Je ne fais plus confiance en toi. On va se séparer». Notre source ajoute qu’il a également envoyé un deuxième email à Tarek Nejm où il l’informe qu’il a remplacé Ouarga par son frère Robert. Depuis l’éclatement de cette affaire, la Fédération royale marocaine de football observe toujours un silence radio. Selon nos informations, il a demandé à Hamidou Ouarga de ne pas faire de sortie médiatique en attendant que la FRMF règle ce dossier. Mais cette attente semble s’éterniser. Dans un autre registre, on apprend que Verbeek a demandé à l’administrateur, Réda Mohamed, de présenter Ali Affelay en tant qu’entraîneur national ; ce qui constitue une usurpation de fonction, sachant qu’Affelay a été recruté en tant que traducteur.