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Voyage dans l’Égypte pharaonique

L’égyptologue Tarek El Morsy a donné, vendredi dernier à la Bibliothèque nationale de Rabat, une conférence de presse sur l’histoire de l’Égypte antique. Une superbe exposition muséale de pièces et œuvres d’art relatives à cette époque des pharaons a eu lieu pour le grand plaisir du public.

L’Egypte antique a miraculeusement laissé des traces profondes.

11 Décembre 2012 À 16:21

Des œuvres on ne peut plus magnifiques représentant l’Âge d’or des pharaons qui ont régné en maîtres absolus, dotés de pouvoirs divins hérités de leurs dieux cosmiques considérés alors comme étant leurs ancêtres depuis la nuit des temps.

Selon les hiéroglyphes décryptés par l’archéologue Champollion (Jean-François) en découvrant le mystère et les secrets de la pierre de Rosette, «la légende nous raconte que les premiers rois d’Égypte furent des dieux établis dans le sanctuaire d’Héliopolis, une des plus anciennes métropoles religieuses du pays. D’après les dires du grand prêtre Manéthon (IIIe siècle av. J.-C.), cette ennéade de neuf dieux et déesses fut adoptée dès l’Ancien Empire par tous les autres centres religieux de la vallée du Nil. Ainsi, en déchiffrant les écritures hiéroglyphiques, ce serait Ptah, le grand dieu de Memphis qui a façonné le premier homme à partir du limon de la terre…», souligne le Dr Tarek El Morsy, spécialiste en Archéologie musulmane qui a donné un riche exposé dans la salle des conférences de la Bibliothèque nationale. L’égyptologue a, de ce fait, abordé différents thèmes concernant la légendaire «histoire» de la dynastie des pharaons, notamment ses croyances, ses traditions, ses us et coutumes, ainsi que les secrets de la vie et de la mort, l’aboutissement au principe de la momification du corps et de sa conservation pour une vie future, sans oublier sa protection des chacals et des profanateurs de tombes, en construisant des pyramides colossales sensées être inviolables et résistantes à l’usure du temps et des intempéries à travers les siècles.

Le Dr Tarek El Morsy a révélé dans sa quête certaines similitudes entre la vision des pharaons et celle des Livres saints biblique et coranique, particulièrement au niveau de la réalité de la divinité dans son contexte absolu et de la puissance suprême régnant sur les univers et l’au-delà, tout en mentionnant au passage, les origines des hommes et de leur création en tant que corps terrestre, esprit, âme, égo (qarine), leurs récompenses et leurs châtiments le jour du jugement et de la résurrection. La conférence du Dr Tarek El Morsy a été illustrée par la projection du film documentaire offrant à voir des fresques tombales découvertes au sein des pyramides (de Khéops, rouge, de Khéphren, rhomboïdale, de Meïdoum, de Djéser), des sculptures d’Isis, d’Osiris (entre autres divinités) ou des objets d’art et ornementaux de temples royaux (Ramsès II) que le Dr et archéologue égyptien a commentés d’une manière scientifique très élaborée, transportant l’assistance, stupéfaite et étonnée, dans le Royaume des pharaons de l’ancienne Égypte, tout en lui faisant découvrir à la fois un art esthète dans toute sa splendeur éternelle et une civilisation grandissime au niveau architectural, astronomique, astrologique et même scientifique…

Ce qu’on peut décrire comme un voyage rétrospectif à travers le temps et l’espace d’un monde disparu depuis des millénaires, mais qui a miraculeusement laissé des traces profondes qu’aucune force destructrice n’a pu effacer de la surface de la terre et de l’Histoire de l’humanité.Un beau périple aussi intéressant qui fut clôturé par une brève allocution de l’ambassadeur d’Égypte à Rabat, Abou Bakr Mahmoud Hefny, à travers laquelle il a déterminé les objectifs de cette manifestation culturelle rehaussée par une exposition muséale exceptionnelle de «l’Égypte des Dieux et des Déesses», mettant en exergue de véritables chefs-d’œuvre et objets d’art importés, pour la circonstance, des musées d’Égypte.

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