02 Mars 2012 À 15:33
À l’exception des dépenses liées à la subvention de certains produits énergétiques et alimentaires, qui pèsent par ailleurs toujours aussi lourd sur le budget de l’État, les Finances publiques se portent bien au début de cette année. En effet, d’après la Trésorerie générale du Royaume, la situation des charges et ressources du Trésor, arrêtée à fin janvier dernier, fait ressortir une progression des recettes ordinaires de 8,5% et une régression des dépenses de 2,4%, ce qui dégage un solde positif de 691 millions de DH.La physionomie des Finances publiques en ce début d’année se caractérise aussi par le recours accentué du Trésor au financement intérieur pour un montant de 5,4 milliards de DH, compte tenu d’un besoin de financement de 4,6 milliards de DH et d’un flux net négatif du financement extérieur de 770 millions de DH. Ainsi, les recettes ordinaires se sont élevées à plus de 15 milliards de DH, en hausse de 8,5% par rapport à fin janvier 2011, avec une hausse des recettes fiscales de plus de 10% et une baisse des recettes non fiscales de près de 40%.
Ce sont surtout les recettes douanières et la fiscalité domestique qui ont dopé les recettes fiscales, au moment où la TIC (Taxe intérieure sur la consommation) sur les tabacs manufacturés accuse un recul. Les recettes douanières, telles que les Droits de douane, TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) à l’importation et TIC sur les produits énergétiques, ont augmenté de près de 16% par rapport à leur niveau de fin janvier 2011. Les statistiques de la Trésorerie générale du Royaume font état, à ce sujet, d’une hausse des importations taxables, notamment concernant les produits pétroliers. Sur le plan de la Fiscalité domestique, il faut noter une nette évolution de l’IS (Impôt sur les sociétés), de l’IR (Impôt sur le revenu) et de la TVA intérieure.
Ainsi, à fin janvier, les recettes de l’IS ont progressé de 52,7%. Une augmentation qui s’explique notamment par le versement de la part de la CDG (Caisse de dépôt et de gestion), pour le compte de sa clientèle, de 351 millions de DH au titre de la retenue sur profit des placements à revenu fixe. De même, les recettes de l’IR se sont appréciées de 20,8%, grâce à l’impact de la hausse des salaires, décidée à partir de mai 2011, tandis que les recettes générées par la TVA intérieure durant le mois de janvier ont évolué de 11,4%. Les recettes produites par l’enregistrement et le timbre ont reculé de près de 23% tandis que les autres Impôts directs se sont repliés de 41% en raison de la diminution des majorations de retard de 47%. Contrairement aux recettes fiscales, les entrées non fiscales ont reculé de près de 40%, principalement en raison des recettes réalisées en janvier au titre de Fonds de concours pour 141 millions de DH, explique-t-on auprès de la Trésorerie générale du Royaume.
La tendance à la baisse a été également de mise en ce qui concerne les recettes de monopole, participations et autres recettes non fiscales. S’agissant des dépenses du Budget général, elles ont baissé de plus de 20% par rapport à leur niveau de fin janvier 2011. Cette chute est due à une contraction de 12,5% de l’investissement et de plus 68% des charges de la dette, le tout conjugué à une légère augmentation des dépenses de fonctionnement. L’accalmie observée sur ces dernières cache, toutefois, une montée des charges salariales. En effet, les salaires servis à fin janvier 2012 ont fait un bond de 19,4% en raison notamment de l’impact des recrutements et des promotions opérés durant cette période, ainsi que de la hausse des salaires de 600 DH, décidée dans le cadre du dialogue social, avec effet rétroactif à partir de mai 2011.
Les charges en intérêts de la dette ont atteint 1,6 milliard de DH à fin janvier 2012, contre 2 milliards de DH un an auparavant, soit un recul de 20,4%. Cette baisse s’explique essentiellement par la diminution des charges en intérêts de la dette intérieure de 23,8%. Pour les dépenses d’investissement du Budget général, elles ont totalisé 6,4 milliards de DH à fin janvier dernier, contre 7,3 milliards de DH un an auparavant, soit une contraction de 12,5%. Ces dépenses tiennent compte du virement aux comptes spéciaux du Trésor d’un montant de 6 milliards de DH.