10 Août 2012 À 16:58
Depuis quelques années, le KAC traverse une crise qui a atteint, en ce début d’année, son paroxysme. C’est ainsi que deux comités se disputent la légitimité de la gestion du KAC. L’un est dirigé par Mohamed Chibar, le président de la commission provisoire qui avait pris les rênes du club gharbaoui au lendemain du départ de Hakim Doumou. Le 2e dirigeant n’est autre que l’ex-international et enfant du club, Youssef Chipo, qui a été élu à la présidence, encouragé par quelques dirigeants du club KAC, pour les quatre prochaines années. Cependant, ses détracteurs avancent qu’il y a des règles à respecter pour élire un président. Il fallait, soulignent-ils, la présence des autorités, le représentant du ministère de tutelle, le représentant de la FRMF pour que l’AGE soit crédible.
Ceux qui contestent l’éligibité de Chipo précisent également que le président de la commission provisoire Mohamed Chibar, qui est en place depuis 6 mois, et la plupart des membres de son bureau n’étaient pas présents! En revanche, des «adhérents» qui n’ont que quelques mois d’exercice étaient bien là. Ces derniers, selon la loi, n’ont pas le droit de voter et élire un nouveau président (il faut au moins 2 ans d’adhésion). En dépit de cette ubuesque situation, Chipo a élu son bureau avec une pléiade d’anciens dont Haj Abdeslam Herrati au poste de secrétaire général et quelques nouveaux visages comme Tarik Belgoute désigné président délégué.
Mais Chibar insiste sur le fait qu’il a reçu son quitus de la part des autorités et qu’il était prêt à quitter la présidence s’il recevait l’argent versé au club lors de son mandat. Dans un premier temps, Youssef Chipo, qui n’a pas reçu son quitus juste après son «AGE», a décidé de jeter l’éponge et quitter le navire avant de se rétracter. Avec deux comités, le début de saison risque d’être chaud pour le KAC qui entamera la Botola Pro avec les problèmes de présidence, les salaires impayés et avec un effectif moyen. En effet suite au départ des meilleurs éléments lors mercato à savoir Zouheir Laâroubi (DHJ), Hicham El Aroui (FUS), Ayoub Bourhim (AS FAR) et Youssef Benmouih (RSB), le KAC risque de connaitre de grandes difficultés pour garder sa place parmi l’élite.
La situation conflictuelle du KAC est-elle inquiétante pour la ville de Kénitra ?Bien sûr qu’elle est inquiétante. Le KAC a une histoire, un palmarès et une génération qui a donné à ce club la stature des grands. Nous avons toujours milité pour que ce club soit parmi les meilleurs au Maroc. Le KAC avait en son sein des joueurs qui ont porté le maillot national et aujourd’hui, la famille du KAC se déchire et les murs du club se lézardent. Sûr que la situation actuelle du KAC est condamnable, car elle nuit aux intérêts du club.
Vous avez décidé de surseoir à votre responsabilité au sein du staff technique. Pourquoi ?La situation du KAC a empirée et est devenue difficile à gérer. Il y a deux comités qui se déchirent pour leur légitimité et cela a créé une confusion totale. Moi-même, je ne sais plus avec qui travailler. Mais je pense que dans les prochains jours, une rencontre sera organisée entre tous les responsables pour trouver la juste solution à ce problème qui n’a que trop duré.
Vous avez été l’un des meilleurs buteurs du championnat national avec 25 buts. Un record jamais égalé. Qu’en pensez-vous ?C’est un honneur pour moi que d’avoir toujours ce record. Ce n’était pas le fruit d’un hasard, mais d’un travail de longue haleine. Aujourd’hui, bon nombre d’attaquants pensent que c’est l’entraîneur qui est le principal artisan de leur exploit, alors que 80% du travail doit être personnel. Lors de mon parcours d’entraîneur des jeunes, j’ai beaucoup insisté sur ce fait, mais malheureusement beaucoup d’attaquants qui avaient le profil de buteurs ont été écartés des équipes premières sans raison apparente. C’est dommage pour eux. Propos recueillis par A.B