19 Avril 2012 À 17:41
Les principaux candidats à la présidentielle française, Nicolas Sarkozy en tête, redoublent d’efforts pour séduire les indécis, plus nombreux que d’habitude et susceptibles d’opter pour les candidats de la gauche radicale ou d’extrême droite, à trois jours du scrutin. Les sondages le montrent : jamais des intentions de vote n’ont donné une telle avance à un candidat à la présidentielle française depuis 40 ans. Mais rarement l’électorat aura semblé aussi peu sûr de ses choix. Électeurs indécisSelon une étude OpinionWay Fiducial, un électeur sur quatre, soit 6 à 8 millions de Français, n’a pas encore arrêté son choix pour le premier tour du scrutin dimanche prochain. Si les électeurs potentiels du président sortant et du favori des sondages, le socialiste François Hollande, semblent déterminés dans leur choix, ceux du tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, du centriste François Bayrou et de l’écologiste Eva Joly confessent pouvoir encore changer d’avis. Cette réserve de voix fait rêver l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy alors que les mauvais sondages se multiplient pour le premier tour dimanche, comme pour le second tour, le 6 mai.Conscient qu’il est invariablement donné perdant au second tour (de dix points en moyenne), le chef de l’Etat n’a qu’un espoir : arriver en tête au premier tour, et se lancer dans une seconde campagne électorale entre les deux tours pour vaincre François Hollande, notamment dans un débat en face à face.« Les sondeurs eux-mêmes disent qu’ils n’ont jamais vu une campagne aussi incertaine à si peu de temps de l’échéance », estime la porte-parole de Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet. « La proportion d’électeurs qui déclarent pouvoir changer d’opinion est extrêmement élevée », souligne-t-elle dans une interview au quotidien Direct Matin. Autre sujet d’inquiétude pour les candidats : l’abstention.
Selon OpinionWay, elle pourrait être de 26 %, alors qu’elle avait été de 16 % au premier tour de la présidentielle de 2007. Le record d’abstention à un premier tour avait été enregistré en 2002, avec un taux de 28,40 %. À l’époque, l’extrême droite avait créé la surprise en se qualifiant pour le second tour.En l’état, les sondages donnent François Hollande en tête, ou à égalité avec Nicolas Sarkozy au premier tour. Derrière eux, Marine Le Pen est autour de 15 %, Jean-Luc Mélenchon un peu en dessous, et François Bayrou à 10 %.Beaucoup, y compris dans le camp du président, ne semblent plus y croire, au vu des enquêtes sur le second tour. Conscient que sa planche de salut pourrait venir de l’extrême droite, M. Sarkozy a appelé les sympathisants du Front national de Marine Lionel JospinLe Pen à se détourner des « mensonges » et à voter pour lui. « Le vote pour Marine Le Pen servira François Hollande, je ne le veux pas », a-t-il lancé mercredi soir à Arras (nord). « La responsabilité des républicains que nous sommes, c’est de ramener vers nous ceux qui ont désespéré des républicains parce qu’ils ont le sentiment qu’on les a abandonnés », a-t-il poursuivi.Si l’optimisme est de rigueur, la peur à gauche d’un « 21 avril 2002 » - quand le candidat de l’extrême droite Jean-Marie Le Pen avait empêché le candidat socialiste Lionel Jospin d’être au 2e tour - est dans les esprits.
Avec agence