14 Mars 2012 À 17:34
La généralisation du Régime d’assistance médicale (RAMED) est lancée. À en croire les explications du ministre de la Santé, El Hosein El Ouardi, lors d’une conférence de presse qu’il a tenue avant-hier, juste après le lancement officiel du Ramed par Sa Majesté le Roi, les pauvres et autres démunis jouiront du droit à la santé. Fini le temps où les citoyens restent à la merci du moqadam ou du caïd pour avoir un certificat d’indigence afin de bénéficier des soins publics. Grâce à la carte, les bénéficiaires auront une carte dont la durée est de trois ans. Document qui pourra bénéficier aux membres de toute la famille évitant à chacun d’avoir sa propre carte.
Ainsi, deux catégories peuvent en bénéficier. Une première partie en bénéficie par la force de la loi : les pensionnaires des établissements de protection sociale, les prisonniers, les personnes n’ayant pas de domicile fixe… Le reste doivent répondre aux conditions du RAMED. Il s’agit des personnes n’ayant pas de ressources suffisantes. Selon les données du ministère de la Santé, les personnes susceptibles de bénéficier de ce régime seront de l’ordre de 28 % de la population (soit 8.5 millions, voir l’édition précédente du Matin ou www.lematin.ma). Cependant, le ministère de tutelle a préparé des scénarios au cas où la demande serait supérieure à ce chiffre. Scénarios qui vont jusqu’à imaginer l’admission de 10 millions de bénéficiaires.
La détention de la carte RAMED ne signifie par pour autant que chaque malade peut aller à l’hôpital de son propre choix. En dehors des situations d’urgence, l’admission aux établissements de santé des bénéficiaires du RAMED se fait selon des règles qui sont déterminées par le ministère de la Santé. Ainsi, il y a une première étape à franchir par le malade. Il doit d’abord se présenter au centre de santé duquel dépend le domicile du bénéficiaire. Centre qui devrait figurer sur la carte RAMED. C’est le médecin du centre de santé qui doit, le cas échéant, adresser l’intéressé à la structure hospitalière la plus proche (hôpital local, provincial ou spécialisé). La mise en place de ce nouveau régime va passer par trois étapes. La première, qui a démarré avec le lancement officiel, durera trois mois. Période qui va permettre aux bénéficiaires de s’inscrire et remplir les formalités pour avoir la carte Ramed. Formalités La deuxième étape, qui va s’étaler jusqu’au mois de décembre, elle va servir à améliorer la qualité des soins et instaurer la bonne gouvernance au sein des établissements hospitaliers (publics). Dès janvier 2013, une troisième phase va démarrer. Il s’agit de celle qui va permettre la consolidation des acquis et l’adaptation des textes juridiques. Elle servira surtout à résoudre l’épineux problème qui entache le service de santé, à savoir celui des ressources humaines. Elle sera aussi une étape qui permettra d’assurer un financement pérenne au Ramed. Par ailleurs, les structures concernées sont donc opérationnelles pour recevoir les demandeurs de la carte Ramed. Ceux-ci doivent retirer un formulaire à remplir. Une fois la demande déposée, un récépissé est remis au postulant. Ce récépissé ne lui donne pas automatiquement la qualité d’éligible au RAMED, mais il lui permet déjà d’accéder aux soins d’urgence. Il sera considéré comme bénéficiaire quand la « Commission permanente locale » aura tranché, car c’est elle qui est habilitée à statuer sur les dossiers de demande. Elle est composée des représentants du ministère de l’Intérieur sur le plan local, le ministère de la Santé, les Finances, l’Agriculture et l’Administration de l’Entraide nationale. Bien sûr, les candidats déboutés auront le droit à des recours auprès de la commission provinciale et même sur le plan central.