06 Décembre 2012 À 19:10
Le chantier du TGV avance à grands pas. En effet, après les phases d’études, de mobilisation de financement et des appels d’offres, vient la phase décisive de la concrétisation de ce grand chantier structurant. «Le projet de ligne à grande vitesse (LGV) est désormais sur les rails d’une nouvelle étape de sa vie : celle des travaux de concrétisation conformément au planning prévu», a indiqué le directeur général de l’Office national des chemins de fer (ONCF), Mohamed Rabie Khlie, lors d’une visite de chantier au profit des journalistes de la presse nationale, la première du genre d’ailleurs, organisée hier, aux sites situés sur la région sud (près de Kenitra) du projet de LGV Tanger-Casablanca. Cette première visite qui s’inscrit, fait-il savoir, dans le cadre du plan de communication spécifique au projet LGV et qui initie une série de visites futures qui devront permettre aux médias nationaux d’accompagner de près l’évolution du projet dans ses différentes étapes jusqu’à sa mise en service, a porté sur cinq chantiers.
Il s’agit des chantiers de construction du viaduc de Sebou, des travaux relatifs aux terrassements, de la mise en œuvre de matériaux, d’ouvrages d’art courants et du rétablissement de voies de communication sur le site de Sebou ; il s’agit également de travaux relatifs au traitement des zones compressibles, de la réalisation de la «base travaux» de Kénitra, raccordée au réseau en exploitation et à la LGV en construction et enfin de l’usine de traverses en béton précontraint.
Pour le chantier de construction du viaduc de Sebou, il constitue, d’après les responsables de l’ONCF, un ouvrage de franchissement des plus originaux de la future ligne de par sa technique de réalisation et les gros moyens qui y sont déployés. Ainsi, précise-t-on, avec une ossature porteuse en béton armé d’acier précontraint, l’ouvrage qui jonche le Sebou de rive en rive s’étend sur 250 m de longueur et 12,75 m de largeur. Il est à noter que sa réalisation, qui nécessite 21 mois de travaux et un investissement de 129 millions DH, a été confiée suite à un appel d’offres ouvert à une grande entreprise marocaine spécialisée dans le BTP.L’état d’avancement à 50% aujourd’huiDe même, ajoute-t-on, la réalisation de la «base travaux» de Kénitra constituera «un véritable centre névralgique de la pose des équipements ferroviaires» sur un rayon d’action d’environ 100 km. Elle occupera une superficie de 70 ha et se situe aux environs de la sortie Kénitra Nord de l’autoroute Tanger-Rabat. Cette infrastructure devra servir à la réception des approvisionnements du chantier, par rail ou par route, au stockage des matériels en attente de pose (ballast, rails, traverses, pylônes caténaires…), au chargement, à la formation et à la gestion des trains travaux avant leur départ sur le chantier, à la réalisation des travaux préparatoires (signalisation, télécommunications...), et à l’hébergement du personnel de la base. On passe donc au concret dans le grand chantier du TGV, qui avance bien. En effet, nous ont expliqué les responsables de l’ONCF, lors de cette visite, le budget global du projet a été engagé à plus de 95%. Son avancement a atteint 50%, toutes composantes confondues : études, foncier, génie civil, équipements ferroviaires, rames de trains LGV, atelier de maintenance, offre commerciale, exploration, installations terminales…
En ce qui concerne les marchés de génie civil, relève-t-on, ils ont été tous placés «en intégrant pour la première fois dans les appels d’offres lancés, la clause de la préférence nationale». Ce qui a permis, signale-t-on, d’attribuer 50% du budget des travaux de génie civil à des entreprises nationales. En intégrant la sous-traitance locale pour les différentes composantes du projet, ce taux atteindra même à terme près de 65%. Par ailleurs, fait-on savoir, pendant la phase des travaux, ce sont près de 30 millions de journées d’emploi direct et indirect qui seront générées. Pendant la phase d’exploitation, près de 1 500 emplois directs et 800 indirects seront également créés. En somme, «ce projet intégré, de par ses multiples composantes, permettra, à travers la participation de plusieurs bureaux d’études marocains dans la maîtrise d’œuvre du projet (études, suivi des travaux...), d’acquérir la technique industrielle de la Grande Vitesse et un transfert local de compétences pour le déploiement de la suite du Schéma directeur national LGV de 1 500 km», conclut M. Khlie.