12 Avril 2012 À 16:30
Un mal qui sévit sans prévenir, une maladie qui demeure mystérieuse et que les Marocains ne connaissent pas encore assez. Il s’agit de la maladie de Parkinson dont la Journée mondiale a été célébrée en ce mercredi 11 avril. Le Maroc a voulu marquer le coup également en organisant une matinée-débat où plusieurs patients et leurs familles feront le déplacement des différentes villes du Royaume pour partager leur expérience, l’occasion pour faire le point sur la prise en charge de cette maladie handicapante dans notre pays. L’occasion pour les Amis du mouvement anormal de mettre la lumière sur cette maladie du silence. «La maladie de Parkinson est une pathologie neuro-dégénérative atteignant généralement l’Homme après 50 ans. Elle se manifeste par un tremblement de repos, des troubles du tonus et une akinésie. Elle affecte également l’élocution et le “langage corporel”. Comme beaucoup d’autres troubles neurologiques, la maladie de Parkinson est chronique, évolutive et d’étiologie inconnue», explique le professeur Wafâa Messouak.
«La maladie de Parkinson, appelée également «paralysie agitante», est une pathologie neurologique qui touche environ 1 à 2% de la population de plus de 50 ans. Elle se caractérise habituellement par un tremblement, une lenteur des mouvements et une contracture musculaire», continue la même source qui insiste sur le fait que la maladie n’est pas encore reconnue comme priorité de la santé publique au Maroc.
Un paradoxe puisque la population tend à vieillir, il faut donc s’attendre à ce que la maladie de Parkinson soit de plus en plus fréquente. En effet, selon les estimations épidémiologiques environ 50 000 personnes seraient atteintes de cette maladie avec environ 4 000 nouveaux cas déclarés chaque année. Des cas déclarés certes, mais puisque les pouvoirs publics ne soutiennent pas les malades et leurs familles, la maladie de Parkinson est rarement diagnostiquée à un stade précoce. «Il est important d’informer la population sur les symptômes de cette maladie et d’encourager à consulter un neurologue en cas de doute.
Afin que l’ensemble des patients marocains atteints de cette maladie soit soigné correctement, il faudrait que les pouvoirs publics s’impliquent plus activement dans la prise en charge des malades», explique le professeur. «Cela permettra aux patients d’une part d’utiliser les médicaments adaptés à leur cas particulier et d’autre part de bénéficier de soins complémentaires (kinésithérapie, orthophonie, etc.) indispensables pour réduire le handicap causé par cette maladie chronique et améliorer leur qualité de vie».
Un appel du cœur des Amis du mouvement anormal et des familles des patients de cette «paralysie agitante» afin de faire «trembler» les pouvoirs publics et leur faire prendre conscience que la maladie de Parkinson est bien là et sera amenée à devenir de plus en plus fréquente dans les années à venir. Ainsi, il est vrai qu’il vaut mieux prévenir que guérir, mais il s’agit là d’un cri afin de prévenir, pour guérir…