Le procès, qui met en cause 11 personnes, dont des employés du souk, des mandataires et des commerçants, devrait se tenir le 21 févier.
LE MATIN
31 Janvier 2012
À 18:48
La Cour d'appel de Casablanca a reporté au 21 février le procès des personnes impliquées dans le dossier du marché de gros de Casablanca. Les principaux accusés ont assisté pour la première fois au procès où 11 personnes sont poursuivies, dont des employés du Souk, des mandataires et des commerçants. Selon un avocat de la partie civile, la procédure judiciaire suit son cours normal. «Nous avons juste besoin d'un autre délai pour convoquer trois nouveaux témoins ajoutés au dossier», indique-t-il. Selon Mourad El Kartoumi, commerçant au marché de gros de Casablanca qui a dévoilé cette affaire, la partie civile n'est pas près de lâcher prise. «Nous veillons à ce que toutes les parties reçoivent leurs convocations via un huissier de justice.
Transparency Maroc s'est également engagée dans ce dossier et nous allons tout faire pour prévenir les trois témoins qui restent», souligne-t-il. Il est à noter que les chefs d'accusation, dans ce dossier, s'articulent autour des fausses déclarations des marchandises à l'entrée du marché, la falsification des états de base, le faux et usage de faux, l'abus de confiance, le trafic d'influence, l'exploitation des locaux sans frais de location, la corruption et la complicité. Rappelons que Mourad EL Kartoumi, s'est battu pendant des années pour dénoncer les abus qui se commettaient au sein du marché de gros, surtout le problème des locaux cédés illégalement à des mandataires pour usage de bureaux. Ce procédé engendrait près de 30 milliards de centimes de perte chaque année.
La falsification des données enregistrées à l'entrée du marché était également parmi les abus mis à nu par M. El Kartoumi. D'après lui, un large réseau d'employés, de commerçants et de mandataires profitait de la situation chaotique qu'ils ont créée au sein du marché de gros de fruits et légumes de Casablanca. La gestion de cet espace a longtemps été pointée du doigt, notamment les infractions commises au niveau des services de pesage et de contrôle. Cela impacte directement le prix des fruits et légumes, puisque le revendeur doit ajouter sa marge, en plus de celle du détaillant.
Il y a un autre problème souvent soulevé au niveau du marché de gros, celui des locaux cédés à des mandataires et qui sont par la suite cédés à leurs enfants. «La loi stipule le changement des mandataires tous les 3 ans, alors que les mêmes personnes sont en place depuis 25 ans. Pis, certains bénéficiaires passent les mandats à leurs enfants en guise d'héritage», indique un commerçant au marché. À rappeler que Mourad El Kartoumi a déclenché une partie seulement du scandale du marché de gros, d'autres problèmes ont été également dévoilés par des clients du marché.
Une manne pour la ville
Le marché de gros des fruits et légumes de Casablanca est assurément l'un des plus grands centres commerciaux du Royaume. Il se compose, entre autres, de plusieurs carreaux occupés par les mandataires qui les exploitent grâce à des agréments. Selon le règlement intérieur du marché, les mandataires louent ces espaces aux marchands moyennant un pourcentage de la valeur de la marchandise. Les commerçants versent aussi un pourcentage de la valeur de leur marchandise à la caisse de la commune urbaine. Toutes les régions agricoles du Maroc écoulent leurs produits sur ce marché. On y trouve également des produits importés. Il accueille quotidiennement entre 900 et 1 100 camions chargés de produits. Une vraie plaque tournante du commerce des fruits et des légumes.