23 Juillet 2012 À 18:19
«Omar» est une super-production historique qui raconte la vie de Omar ibn al-Khattab, un des compagnons les plus illustres de Mohammed et deuxième calife sous lequel l’Islam connaît une expansion rapide au VIIe siècle.
Mais la série, diffusée à l’occasion du Ramadan, mois de jeûne pour les musulmans au cours duquel les télévisions connaissent des pics de record d’audience, mais aussi une multiplication des spots publicitaires, est au centre d’une controverse opposant religieux conservateurs et réformistes.Selon ses créateurs, la chaîne Middle East Broadcasting Centre (MBC), il s’agit de la plus grande production arabe, avec 30 000 acteurs et techniciens de 10 pays, ses 31 épisodes ayant été tournés en 300 jours.
Al-Azhar, principale institution religieuse de l’Islam sunnite, basée au Caire, a émis un édit religieux (fatwa) affirmant que les représentations figuratives des Prophètes et de leurs compagnons étaient interdites.
Une fatwa similaire a été émise par Dar al-Ifta en Arabie saoudite (le Comité permanent des recherches scientifiques et de la délivrance des fatwas). Si la représentation figurée n’est pas explicitement interdite dans le Coran, les théologiens sunnites s’accordent sur le fait que la représentation des figures religieuses est interdite, car susceptible selon eux de conduire à l’idolâtrie, une pratique strictement interdite.nDes milliers de personnes se sont exprimées sur les réseaux sociaux pour dénoncer la série télévisée et appeler à ce qu’elle soit retirée du petit écran.
«Les symboles de la nation (de l’Islam) sont une ligne rouge», estime ainsi un internaute sur Facebook sur une page intitulée «Non à la diffusion d’“Omar”».
Les acteurs «vont ternir l’image (des prophètes et des compagnons) en jouant d’autres rôles dans d’autres films, séries ou pièces de théâtre», a jugé un autre. Sur une autre page, on voit les portraits des acteurs avec les inscriptions «Honte aux musulmans !» en gros caractères rouges.
Mais les producteurs de la série disent avoir reçu le soutien de plusieurs dignitaires religieux qui ont également examiné la véracité des faits historiques évoqués dans la série, notamment celui de l’influent théologien égyptien cheikh Youssef Al-Qaradaoui.