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Rachid Andaloussi, un architecte dans la ville

● Architecte de renom, Rachid Benbrahim Andalousi est devenu, ces dernières années, l’un des personnages les plus influents de la ville de Casablanca. Son action, ou plutôt son combat, consiste à concilier la métropole avec son passé.
● Jamal Boushaba, auteur-éditeur du livre «Rachid Benbrahim Andaloussi», met toute la lumière sur la vie et l’œuvre de cet homme.

Villa Andaloussi à Casablanca. La demeure personnelle de l’architecte s’impose comme son grand’œuvre.

12 Octobre 2012 À 17:55

La dernière monographie du journaliste et écrivain Jamal Boushaba, parue dans les éditions Revue Maure, est dédiée à la vie et à l’œuvre d’un architecte qui a marqué de son empreinte la ville de Casablanca. En effet, dès qu’on évoque le nom de Rachid Benbrahim Andalousi, la ville et le personnage se confondent. En citant son nom, c’est automatiquement que cet architecte de renom, qu’on devine épris de sa ville, est lié à l’association «Casamémoire» dont il est cofondateur et président. Laquelle association, œuvre, rappelons-le, pour la sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine architectural du XXe siècle au Maroc. D’ailleurs, l’auteur du livre n’est pas allé chercher très loin pour trouver le titre de son ouvrage qu’il a appelé, tout simplement et de toute évidence : «Rachid Benbrahim Andaloussi, un architecte casablancais».

Mais justement pourquoi un livre sur Rachid Andaloussi ? En réponse à cette question, l’auteur-éditeur écrit : «Rachid Andaloussi est un architecte prolifique. En une vingtaine d’années d’exercice, il a réalisé une dizaine d’immeubles de rapport, de nombreux lotissements et autres résidences de vacances, des stations-services, quelques usines, un ou deux silos, un pont d’autoroute, etc. Rien ou presque de tout cela ne figure dans cette monographie comprenant néanmoins une vingtaine de réalisations ou projets. Tant qu’à opérer une incontournable sélection, nous avons, en parfait accord avec l’architecte, privilégié les bâtiments qui nous semblent les plus représentatifs d’une œuvre aussi riche que diversifiée, caractérisée cependant par une ligne éditoriale d’une remarquable cohérence».

Aussi, pour présenter aux lecteurs, qui ne connaissent pas forcément l’œuvre de l’architecte, quelques-unes de ses réalisations, l’auteur a vu juste d’accompagner les textes de quelques photos de bâtisses conçues ou restaurées par ses soins. Ce qui éclaire le lecteur sur le style de Rachid Andaloussi et sur son engagement dans la sauvegarde du patrimoine architectural de sa ville. Et pour expliquer la démarche ainsi que les influences de l’architecte, c’est un autre spécialiste qui se charge de nous en faire une lecture. Jean-Louis Cohen, architecte, historien de l’architecture, enseignant à la Fine Arts Schools of New York, écrit dans la préface du livre : «Je retiendrais de son œuvre bâtie quelques caractères partagés par ses bâtiments.

Le premier c’est ce que je dénommerais le repos ou la sérénité, ainsi qu’ils ont été préconisés par l’architecte néerlandais Hendrik Petrus Berlage au tournant du XXe siècle. Ses édifices ne jouent pas des coudes le long des rues et ne cherchent pas à en émuler la tension nerveuse de la métropole économique et culturelle du Maroc, mais tendent, au contraire, à la scander comme autant de pauses dans une partition musicale agitée». Celui à qui ont doit la restauration de la Villa des arts à Casablanca, la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM), la Bibliothèque Bandar Bin Sultan (Asilah), la Médiathèque de Casablanca, villa Casa Blanca… se définit, aujourd’hui, comme un artisan qui essaie de redonner un visage plus humain à sa citée malmenée par l’anarchie. «J’essaie de recoudre ce qui a été déchiré», déclare-t-il.

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