Un rapport publié à Washington appelle à la fermeture des camps du polisario à Tindouf
Un rapport sur le terrorisme, rendu public jeudi à Washington, appelle à la fermeture des camps du polisario à Tindouf, devenus le ventre mou de la lutte antiterroriste dans un ensemble géographique qui s'étend du Maghreb à la région du Sahel.
MAP
03 Février 2012
À 20:20
«Les camps de Tindouf sont devenus, sous l'emprise des milices du polisario, un terrain fertile pour les recruteurs des réseaux terroristes, des trafiquants de tous genres et des bandes criminelles, d'où l'impératif de leur fermeture», souligne ce rapport intitulé : «Terrorisme en Afrique du Nord, de l'Ouest et en Afrique centrale : du 11 septembre au Printemps arabe».
Pour l'auteur de ce rapport, Yonah Alexander, directeur du Centre international pour les études sur le terrorisme, relevant du Potomac Institute, la menace d'Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) doit inciter la communauté internationale «à placer en tête de ses priorités une délocalisation permanente des populations de ces camps conformément aux protocoles et conventions internationales pertinentes». M. Alexander a, dans ce cadre, confié à la MAP avoir constaté lors d'une visite à Dakhla les opportunités offertes aux personnes, qui avaient eu la chance de s'extraire aux camps de Tindouf, pour devenir des citoyens productifs et partant bénéficier de l'essor et du progrès que connaissent les provinces du Sud. «Il s'agit là d'un droit humain inaliénable», a-t-il insisté. Ledit rapport, qui a été présenté lors d'une conférence, tenue au National Press Club de la capitale fédérale US, sur le thème : «Coopération internationale pour la lutte antiterroriste», met l'accent, dans ce cadre, sur la nécessité de trouver un règlement définitif à la question du Sahara, qui constitue «une entrave à la sécurité de la région et empêche le déploiement d'une véritable coopération économique au Maghreb et dans le Sahel».
L'année dernière, poursuit le document, des rapports de services de renseignement et une série d'arrestations ont confirmé l'existence de liens avérés entre AQMI et des cartels sud-américains dans le cadre d'opérations de trafic de drogues vers l'Europe via la région du Sahel, avec la complicité de membres du polisario.
Le rapport soutient, par ailleurs, que le conflit du Sahara «constitue une ouverture pour l'expansion des activités d'AQMI dans la région (...) qui constitue un bastion et un terrain fertile à ce groupe terroriste», revenu au-devant de la scène internationale à la suite du kidnapping, en plein cœur de Tindouf, de trois travailleurs humanitaires occidentaux.