Spécial Marche verte

Une problématique qui persiste

Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) au Maroc célèbre aujourd’hui la journée internationale de la fille sous le thème de «Agir sur la problématique du mariage précoce».
Les derniers chiffres du ministère de la Justice révèlent que, pour les jeunes filles âgées de moins de 18 ans nées en 1993 et 1994, 98,49% des demandes de mariage ont été autorisées en 2010.

14 Octobre 2012 À 13:33

L’ampleur prise par le phénomène a même enregistré une progression de 23,59% par rapport à l’année 2009. 41 098 mariages de jeunes filles mineures ont été autorisés contre 33 253 en 2009, soit 10,58% de l’ensemble des unions. Cette problématique de mariage des mineures engendre beaucoup de problèmes. Elle met en péril la santé des jeunes filles en augmentant le risque des infections sexuellement transmissibles et en les exposant à la mortalité maternelle et infantile, entrave leur scolarisation et affecte négativement leur bon développement psychologique. Mariées très jeunes, les filles ne peuvent plus prétendre à une enfance normale puisqu’en quittant les bancs de l’école, leur potentiel et leurs possibilités sont limités.

Des mesures ont, certes, été engagées pour limiter ce fléau au Maroc, notamment au niveau juridique. Mais, ces mesures appellent à être davantage renforcées et accompagnées d’actions à de multiples niveaux puisque la pratique persiste, particulièrement en milieu rural et dans certaines régions du pays. Les organisations, tant gouvernementales que de la société civile, sont donc appelées à multiplier les efforts et à œuvrer davantage dans le but de renforcer les mesures législatives visant à interdire le mariage des mineures, améliorer l’accès des jeunes filles à une éducation primaire et secondaire de qualité et apporter les solutions appropriées aux problèmes à l’origine des mariages précoces, y compris la violence à l’égard des filles et des femmes.

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