Naissance de SAR Lalla Khadija

Arrivée du Prophète et d’Abou-Bakr à Médine

06 Août 2012 À 17:19

(suite)Abbas dit en plaisantant à l’un des Ançar, Djâbir, fils d’Abdallah : «Tu es l’un des plus grands personnages de Médine. Mais tu n’as pas à tes pieds de si beaux souliers que Hârith.» Celui-ci, ayant entendu ces paroles, ôta ses souliers, les jeta à Abbas, et s’en alla pieds nus. Djâbir dit à Abbas : «il n’est pas convenable qu’un homme considérable aille nu-pieds ; il faut courir après lui et lui rendre ses souliers.» Abbas répliqua : «Je ne les lui rendrai pas ; j’en tire un présage : Si Dieu fait réussir notre pacte, nous enlèverons aux Mecquois tous les biens, comme je viens d’enlever ces souliers.» Outre les soixante dix, beaucoup d’autres pèlerins de Médine étaient venus à La Mecque, avec un chef, qui était l’homme le plus considérable de Médine. Celui-ci n’était pas informé de l’alliance entre les gens de Médine et Mohammed. Les habitants de La Mecque se rendirent auprès de lui et l’interrogèrent. Il répondit : «Je n’en ai aucune connaissance ; ces hommes n’oseraient pas faire une telle chose sans moi.» Les Mecquois se fièrent à ces paroles.

Ensuite, le Prophète partit avec ces hommes et arriva à Médine. Mohammed Ben-Djarir rapporte un fait qui est fort peu croyable. Il dit : «Lorsque Mohammed arriva à Médine, Il fit construire une mosquée sur l’emplacement d’un verger de dattiers et d’un cimetière, qu’Il avait achetés. Il fit arracher les arbres et retirer les cadavres de leurs tombeaux, ensuite Il y fit bâtir. Mais cela ne peut pas être ; c’est un fait inouï, et il ne faut pas croire une telle chose du Prophète.

Quoique ces morts fussent des infidèles, un lieu d’adoration n’a cependant pas assez d’importance pour qu’on arrache des morts de leurs tombeaux et pour qu’on détruise un champ cultivé. Les hommes intelligents rejettent un tel fait. On raconte aussi que, lorsque le Prophète voulut se rendre à Médine, Il vint d’abord avec Abou-Bakr dans une caverne, et que c’est de là qu’Il partit pour Médine, accompagné seulement d’Abou-Bakr. On rapporte que, dans la première année de la Fuite, le premier chez qui le Prophète se logea à Médine fut un homme nommé Kolthoum. D’autres prétendent que ce fut chez As’ad, fils des Zorâra, surnommé Abou-Omâma, appartenant à la tribu des Naddjjâr, et l’un des douze qui avaient prêté le premier serment d’Aqaba. As’ad, fils de Zorâra, mourut, et les Beni-Naddjar dirent à Mohammed : ô apôtre de Dieu, donne-nous un naqib.» Le Prophète répondit : «Désignez vous-mêmes quelqu’un, car Je suis un des vôtres, vous êtes mes oncles.» Encore aujourd’hui, les Beni-Naddjar se font gloire de cette parole. Mohammed les appela ses oncles, parce que sa mère Amina était la fille de Wahb, qui avait épousé une femme des Beni-Naddjâr de Médine. Lorsque Amina reçut son fils âgé de cinq ans, des mains de Halima, elle l’emmena à Médine, pour le présenter à ses oncles, les Beni-Naddjar, ensuite, en le ramenant à La Mecque, elle mourut, comme nous l’avons rapporté.

Lorsque le Prophète vint à Médine, Aïscha, qu’il avait épousée deux ans auparavant à La Mecque, avait neuf ans. Il ordonna Abou-Bakr de faire venir sa famille à Médine. Abou-Bakr fit parvenir à son fils Abdallah, à La Mecque, l’ordre d’amener à Médine sa mère et ses soeurs Aïscha et Esmâ Dsât en-Natâqaïn, femme de Zobaïr, fils d’Awwâm.

Quand Zobaïr arriva à Médine, sa femme Esmâ était enceinte, et Abdallah, fils de Zobaïr, naquit à Médine. Les juifs de Khaibar prétendaient avoir jeté un sort sur tous les partisans de la religion de Mohammed, tant sur ceux qui étaient venus de La Mecque que sur ceux de Médine. Il ne leur naîtra pas d’enfants, avaient-ils dit ni mâles, ni femelles ; et ils avaient fait dire aux habitants de La Mecque : «Soyez contents, nous avons enrayé la descendance de Mohammed et de ses adhérents : quand Il mourra, sa race sera éteinte.» Les Mecquois en furent très heureux, tandis que les compagnons du Prophète, étant informés de cela, furent affligés. Mohammed leur dit : «Ne vous affligez pas, car Dieu m’a donné la promesse que ma religion durera jusqu’au Jour de la Résurrection ; vous aurez des enfants et des descendants.» Or, cette même année, naquit, parmi les réfugiés, Abdallah, fils de Zobaïr, ce que les musulmans firent valoir très haut ; car les paroles de Mohammed furent justifiées parmi eux, tandis que les juifs reçurent un démenti. Dans cette même année, le Prophète conduisit Aïscha dans sa maison.

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