24 Avril 2012 À 17:41
Les habitants de Mohammedia, notamment ceux résidant à proximité des établissements scolaires, sont préoccupés par un phénomène qui prend de l’ampleur, nuit à l’esthétique de la ville et contribue à la dégradation de son paysage urbain. Il s’agit du manque de civisme de certains élèves qui se soucient peu du tort qu’ils causent à leur ville en abusant des tags, à l’aide d’atomiseurs de peinture, un peu partout sur les murs de clôture des écoles, des collèges et des lycées.
Ce phénomène touche également les devantures des magasins, de la gare ferroviaire ainsi que d’autres infrastructures et mobilier urbain.«Ces inscriptions non autorisées, qui n’obéissent à aucune procédure sont une agression visuelle qui dégrade le paysage urbain et véhicule une autre image de Mohammedia», déplore un habitant de la ville. Les habitants ne trouvent aucune explication à la prolifération de certains écrits muraux qui se font au vu et au su de tout le monde, sans que leurs auteurs soient inquiétés ou dérangés. «Normalement, les graffitis ont une connotation artistique, alors que ces soi-disant dessins choquent les habitants et les visiteurs. Cet état de choses porte atteinte à l’esthétique de nombreux points de la ville», affirme le membre d’une association civile qui lutte pour la sensibilisation des citoyens à l’importance du civisme dans le développement.
À ce propos, un lycéen de Mohammedia affirme que tous les graffiteurs n’ont pas un don d’artiste. «Les écritures “méprisées” par certains citoyens sont pour les jeunes une façon de s’exprimer et de marquer leur présence ou plutôt leur passage par quelques endroits», indique-t-il. Toutefois, les graffiteurs ou writers, responsables de ces écritures, ne choisissent pas forcément le bon endroit pour s’exprimer. Ils taguent parfois des biens particuliers sans se soucier des conséquences de leur acte.«J’ai souffert des comportements de certains élèves qui continuent à salir les murs et portes des maisons par des inscriptions et des graffitis utilisant des atomiseurs de peinture, souligne cet habitant de Mohammedia. J’ai dû repeindre à trois reprises les emplacements touchés, sans résultat. Des lettres ont été adressées aux directeurs des établissements scolaires et aux autorités pour remédier à cette situation, en vain». Selon des «professionnels» du domaine, certains graffitis sont des expressions de sentiments, des cris de joie ou bien des déclarations d’amour ou de haine.
En effet, le graffiti constitue une manifestation artistique. Néanmoins, les écritures qui ciblent tous les murs de Mohammedia sont parfois offensives. «La montée en puissance de ce phénomène d’une manière anarchique est due à l’absence d’une sensibilisation au niveau des établissements scolaires, mais aussi à l’absence de contrôles rigoureux susceptible de pénaliser ce vandalisme qui nuit à l’image de marque de la ville et au respect des habitants et des paysages», souligne un acteur associatif. Pour lui, les services concernés doivent mener des compagnes soutenues et ponctuelles pour mettre un terme aux abus et rendre aux rues, places, murs, établissements scolaires et devantures des magasins leur charme. Pour certains responsables communaux, ce phénomène suscite beaucoup de débats, notamment en l’absence de textes de loi. Une chose est certaine, les jeunes de Mohammedia ont besoin d’espaces où ils puissent donner libre cours à leur créativité et qui canaliseraient leur énergie.