Mondial de l'Automobile 2006

Le salut par le Maghreb uni !

M. Marzouki souhaite de tous ses vœux que 2012 soit l’année du Maghreb.

Le Président tunisien, Moncef Marzouki

09 Février 2012 À 17:22

«Je n’ai pas changé, je suis toujours le même, je n’ai pas changé mes convictions, ni mes habitudes, ni mes traditions. C’est la nature des problèmes qui ont changé le décor», confie Moncef Marzouki aux journalistes. Une de ses convictions profondes, c’est la nécessité d’un Maghreb uni. Il a, de tout temps, chez lui ou en exil, été un Maghrébin convaincu, de la trempe d’un Mohammed V ou d’un Mohamed Boudiaf pour qui les Maghrébins sont malgré les vicissitudes politiques, «une grande famille». C’est le même sentiment que partage le quatrième Président de la Tunisie, le Maghreb au cœur.

Le voyage qu’il entreprend au pays où il a passé son enfance, pour renouer avec ses souvenirs et sa famille et pour se recueillir sur la tombe de son père à Marrakech, nous rappelle que le Maroc a de tout temps été une terre d’accueil et de refuge, notamment dans les années 50 où de très nombreuses familles algériennes se sont installées à Meknès, Tanger, Sidi Kacem, Oujda... C’est du reste, dans cette dernière ville, capitale de l’Oriental, que le président Abdelaziz Bouteflika a passé son enfance et son adolescence et c’est là que beaucoup de membres de sa famille sont enterrés. Au lycée Omar Ibn Abdelaziz, on a même gardé «sa table» de cours où il avait gravé son nom. Tout récemment et sans doute avec l’espoir secret que le président revienne sur les pas de son enfance, le lycée qui possède une très belle architecture mauresque a entrepris des travaux de consolidation et d’embellissement.

A travers ces deux exemples, on voit bien que le Maghreb n’est qu’une seule terre et les tombes éparpillées ici et là nous rappellent ce sentiment de fraternité. M. Marzouki souhaite de tous ses vœux que 2012, année riche en événements historiques comme le centenaire du protectorat au Maroc et le cinquantenaire de l’indépendance en Algérie, soit l’année du Maghreb. Une rencontre se prépare le 17 février à Rabat réunissant les ministres des Affaires étrangères avant un sommet qui aurait lieu à Tunis. Pour un Maghreb commun, prospère, un Maghreb de fraternité !

 

Un militant des droits de l’Homme

 

Moncef Marzouki, militant des droits de l‘Homme a publié un livre en 1987 sous le titre «Arabes si vous parliez!» Dans le chapitre «la question interdite», il se demande pourquoi nous sommes sous-développés. «Comment une antique et si jeune nation, dominatrice, créatrice, féconde, qui a donné au monde Avicenne, Averroès, Hallaj, Ibn Arabi, Ibn Khaldoun, et j’en oublie, est devenue si stérile, si dominée, si vaincue ?» La réponse, adressée sans doute aux peuples du Maghreb, se trouve dans les dernières lignes de cet ouvrage : «C’est parce que nous sommes stérilisés et bloqués par l’autoritarisme que nous donnerons à la démocratie sa chance… C’est au sein même de notre division que gît la revanche de l’unification pour le meilleur et pour le pire, en réserve de l’Histoire».

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