30 Mars 2012 À 16:42
Dans sa présentation, devant la commission présidée par Guejmoula Bent Abbi, le ministre de la Culture a minutieusement exposé les projets prévus au titre de l’exercice 2012, chiffres à l’appui. Il a relaté en détail le programme de travail de son département et les cinq axes définissant les projets et problématiques de l’année en cours. La politique de proximité dans le domaine culturel, le soutien et l’accompagnement de la création et des créateurs, la restauration et la sauvegarde du patrimoine culturel matériel et immatériel, la dynamisation de la diplomatie culturelle et la bonne gouvernance dans la gestion du secteur sont les principales lignes fédératrices auxquelles sont alloués près de 308 MDH, soit 73 % du budget global du ministère de la Culture.
Un chiffre dérisoire par rapport aux attentes escomptées de ce secteur, comme l’a bien souligné Rachid Roukbane, chef du groupe parlementaire du Progrès démocratique. Dans son intervention, ce député du PPS n’a pas manqué de louer la richesse de l’exposé où plusieurs projets étalés sont convaincants. «Nous sommes là pour vous soutenir dans votre tâche, a-t-il dit au ministre, espérant que la liberté d’expression culturelle et artistique ne sera touchée en aucun cas. D’ailleurs, le président du gouvernement a déjà relevé ce point et a été très clair quant à l’encouragement de la créativité et des créateurs. Nous sommes persuadés que vous allez travailler dans ce sens. Nous demandons à ce que la culture ne soit pas uniquement l’apanage d’une élite. Nous estimons qu’elle n’est plus un luxe, mais une nécessité pour tout un chacun », précise-t-il. Et d’ajouter que parmi les priorités sur lesquelles doit se pencher le ministère figure la situation des créateurs qu’il faut revoir, en s’intéressant à ces personnes qui ont tant donné pour leur pays.
Dans la foulée de son intervention, Rachid Roukbane a décortiqué plusieurs points relatés dans l’exposé du ministre, notamment le fonds d’aide du théâtre qu’il faut revoir, les subventions octroyées au livre et à la chanson que l’on doit également réviser, ainsi que les arts plastiques qu’il faut soutenir. Les fonctionnaires de la Culture ne sont pas en reste. Ils ont besoin de formation pour qu’ils puissent mieux servir ce secteur.La députée socialiste Rachida Benmassaoud a été on ne peut plus claire dans son intervention. Elle a en premier lieu insisté sur la médiocrité du budget qui n’est pas à la hauteur des aspirations du secteur pour la promotion de la culture dans notre pays, reléguant cela à l’absence de communication entre tout ce qui est politique et culturel.
« Il ne faut plus qu’il y ait ce fossé entre le politique et l’intellectuel. La culture doit être présente partout dans notre société. C’est là où la bonne gouvernance peut jouer son rôle, en donnant à l’intellectuel la place qu’il mérite. Et là, j’appelle à un dialogue national qui doit faire adhérer nos intellectuels avec toutes les autres composantes de la société. Il faut qu’il y ait une stratégie culturelle pour le développement de ce secteur dans notre pays. Sachant que la culture est le principal outil de l’évolution, qu’elle soit diplomatique, politique, touristique ou économique ».Dans ses propos, Rachida Benmassaoud a mis le point sur le respect de la liberté d’expression pour tout créateur. « Dans le cadre du projet démocratique moderniste, on ne peut accepter de freins pour la valorisation de toute expression culturelle ou artistique, car l’opération de créativité n’a de limites que celles esthétiques ou littéraires ».