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L’Arctique recèle près du quart des réserves d’hydrocarbures

La flambée du prix du baril de pétrole a favorisé une course aux réserves jusqu’alors non rentables.

27 Juillet 2012 À 17:33

Une estimation récente a montré que l’Arctique pourrait receler près du quart des réserves d’hydrocarbures restant à découvrir dans le monde. Les nouvelles technologies, le recul de la banquise suite au réchauffement climatique et la proximité géographique rendent ces nouveaux filons attirants pour les pays limitrophes. D’un point de vue économique, une diminution des glaces polaires ouvrirait de nouvelles routes commerciales pour les navires dans l’Arctique, en rendant par ce fait le pétrole plus facile à extraire.

À part la Russie et le Canada, la zone de l’Arctique est également convoitée par les États-Unis, le Danemark et la Norvège, bien que la marine de guerre de ce pays ait décidé de la fermeture de sa base navale d’Olavsvern. La Russie affirme cependant qu’elle ne revendique qu’une partie de la dorsale Lomonossov, son prolongement au-delà du pôle Nord appartenant probablement au Canada ou au Danemark (via le Groenland). La Russie, qui est le pays le plus vaste du monde, rivalise avec le Canada, le Danemark, la Norvège et les Etats-Unis pour le contrôle des réserves de pétrole, de gaz et de métaux précieux de l’Arctique, qui deviendraient plus accessibles en cas de fonte de la calotte glaciaire sous l’effet du réchauffement climatique. En mars 2009, la Russie a décidé de créer, d’ici à 2020, un groupement de troupes dans l’Arctique, en vue de protéger ses intérêts économiques et politiques dans cette région. L’Arctique principale base de ressources russe

Le document, qui expose la politique russe pour l’Arctique jusqu’en 2020, a été signé le 18 septembre 2008 par le président Dmitri Medvedev. D’après le document de politique stratégique, Moscou entend, d’ici à 2016-2020, «faire de la zone arctique la principale base de ressources stratégiques de la Fédération de Russie». Ainsi, le groupe pétrolier russe Rosneft a signé un accord de coopération avec le groupe pétrolier norvégien Statoil sur l’exploitation conjointe du plateau continental russe en Arctique, dans les mers de Barents et d’Okhotsk. «L’accord prévoit que les deux sociétés coopèrent pour l’exploitation du champ Perseevski en mer de Barents et de trois champs en mer d’Okhotsk - Lisianski, Kachevarovski et Magadan», selon le communiqué de presse de Rosneft. Statoil, qui détiendra 33,33% du projet, finance les travaux de prospection géologique et remboursera 33,3% des frais dépensés par Rosneft pour la licence d’exploitation des champs en question. Rosneft et Statoil coopéreront également pour l’exploitation de la partie norvégienne du plateau continental arctique et Rosneft pourra acheter des parts dans les projets internationaux réalisés par Statoil en mer Blanche, conformément au document signé par les présidents des deux sociétés, Edouard Khoudaïnatov et Helge Lund, en présence du président russe Vladimir Poutine.

Le PDG de Rosneft Edouard Khoudaïnatov a annoncé que Rosneft et Statoil envisageaient d’engager conjointement 65 à 100 milliards de dollars dans l’exploitation de gisements de pétrole et de gaz situés sur le plateau continental arctique. Statoil participe également à la mise en valeur du gisement de Chtokman, immense réserve de gaz naturel située dans le secteur russe de la mer de Barents. Le groupe norvégien détient 24%, le russe Gazprom 51% et le français Total 25% du capital investi dans le projet.

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