Le Maroc appelle le CS de l'ONU à soutenir l'initiative arabe
Le Royaume a présenté un projet de résolution qui a bénéficié du soutien de membres du CS de l'ONU et appuyé par plusieurs pays arabes.
MAP
01 Février 2012
À 17:31
Le Maroc a appelé, mardi à New York, le Conseil de sécurité de l'ONU à soutenir l'initiative arabe de sortie de crise en Syrie à travers la mise en œuvre d'une approche politique pour mettre fin à la violence dans ce pays. «Nous espérons sincèrement que le Conseil va soutenir le plan arabe et permettre ainsi à la Syrie de retrouver sa concorde nationale, sa quiétude et sa stabilité», a indiqué le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Youssef Amrani, qui s'exprimait au cours d'une réunion sur la situation en Syrie, où les violences ont fait des milliers de morts depuis plus de dix mois. Cette approche, a-t-il dit, est basée sur la «non-utilisation de la force et encourage le dialogue entre les différentes sensibilités syriennes pour bâtir un Etat démocratique sur la base de paramètres clairs qui ont été arrêtés par la Ligue arabe lors de sa réunion» du 22 janvier dernier au Caire. Abordant le projet de résolution présenté par le Maroc, M. Amrani a souligné que «conformément à la décision du Conseil de la Ligue arabe lors de sa réunion ministérielle du 22 janvier et en sa qualité de membre de l'organe exécutif, le Royaume a présenté un projet de résolution qui a bénéficié du soutien de membres du CS de l'ONU (Colombie, France, Allemagne, Portugal, Grande-Bretagne et Etats-Unis) et été appuyé par plusieurs pays arabes».
L'objectif de ce projet est premièrement d'assurer «l'endossement par le Conseil de la feuille de route adoptée par la Ligue arabe, en vue de parvenir à une solution politique de la crise en Syrie», a-t-il précisé. Ce projet vise également à obtenir le soutien du CS à la «l'initiative arabe visant à stopper les actes de violence et l'effusion de sang en Syrie». La réunion du Conseil a été marquée par un exposé du Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem Al Thani, suivi d'une intervention du chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, sur cette nouvelle initiative arabe, rappelle-t-on.
Et de rappeler que le Maroc a été parmi les premiers pays à se porter volontaire à contribuer à la mission d'observation qui s'est déployée dans les régions où avaient lieu les confrontations. À cet égard, M. Amrani a rappelé que «les observateurs marocains sont restés déployés jusqu'à la fin de la semaine dernière, et ce, en dépit des "difficultés et entraves qui ont accompagné la mise en œuvre de leur mission humanitaire”». Dans ce contexte, a poursuivi le ministre, « nous saluons les efforts inlassables des membres de la mission qui ont travaillé dans des conditions difficiles » et « nous comprenons les raisons qui ont poussé certains Etats à retirer leurs observateurs».
De même, a-t-il dit, que « nous considérons pleinement justifiée la décision de la Ligue arabe de suspendre le déploiement de la mission d'observateurs en raison de la détérioration de la situation sécuritaire qui a occasionné de nombreuses victimes innocentes ». La « période de déploiement de la mission était une occasion idoine pour créer un climat de quiétude nécessaire en vue d'ouvrir une nouvelle page sans violence », cependant, a-t-il regretté, « l'évaluation par les ministres arabes a conclu à l'absence du respect, par les autorités syriennes, des engagements pris ».
Et de noter que la « situation s'est exacerbée quelques jours après la présentation du rapport par la mission des observateurs », notamment à travers une « escalade de la violence et un accroissement inacceptable du nombre des victimes, y compris parmi les enfants ».
C'est dans ce cadre que la Ligue arabe a dû « réévaluer la situation et lancer la nouvelle initiative arabe qui englobe tous les aspects de la crise ».
Cette réunion a vu la participation des chefs de diplomatie américaine, Hillary Clinton, française, Alain Juppé, britannique, William Hague, guatémaltèque, Harold Caballeros, et portugaise, Paulo Portas, et le vice-ministre allemand des Affaires étrangères, Michael Link, en plus des ambassadeurs des Etats membres de l'Organe exécutif.